Mort d'Yvan Colonna : le suspect parle d'un acte commandité et annonce un "grand déballage au procès"

Mort d'Yvan Colonna : le suspect parle d'un acte commandité et annonce un "grand déballage au procès" Franck Elong Abé, suspect dans la mort du nationaliste corse Yvan Colonna, est revenu sur sa version initiale et a porté de lourdes accusations avant d'annoncer un "grand déballage au procès".

Yvan Colonna est décédé le 21 mars 2022, quelques semaines après avoir été étranglé au sein de la salle de sport de la maison centrale d'Arles. Le nationaliste corse purgeait à ce moment-là une peine de réclusion criminelle à perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Erignac le 6 février 1998 à Ajaccio. Parmi les accusés de l'agression d'Yvan Colonna se trouve Franck Elong Abé. Il a été mis en examen et en détention provisoire pour cet assassinat en relation avec une entreprise terroriste.

Dans un courrier adressé à la juge d'instruction antiterroriste, que France Bleu RCFM a pu consulter, il revient sur sa version initiale dans laquelle il avait indiqué avoir tué le militant à cause d'un "blasphème" contre le prophète Mahomet. Il avait aussi affirmé avoir "agi seul". Désormais, il a totalement un autre discours. Il assure avoir été "berné par de fausses promesses contre une grosse somme d'argent" et plus précisément "100 000 euros par année de prison". Il évoque ainsi un acte commandité par des individus qui se seraient présentés sous une fausse identité. Il a finalement clairement accusé les services d'Etat et de la Direction générale de la Sécurité intérieure d'être derrière cette manipulation visant à l'assassinat d'Yvan Colonna : "Vous m'avez utilisé pour supprimer Yvan. Pour ensuite m'enterrer vivant. Bravo la DGSI. Bravo les services de l'État". 

D'autres révélations à venir ?

Il aurait alors promis à la juge de "donner tous les détails de l'histoire" lors d'un "grand déballage au procès". Ses nouvelles déclarations sont prises en compte dans le dossier, a confirmé une source judiciaire, mais une vérification est toujours attendue. Me Dominique Paolini, avocat du frère d'Yvan Colonna et de ses parents, a estimé qu'il fallait prendre ses nouveaux éléments "avec précaution, mais néanmoins avec intérêt".

Une source proche du dossier a également mis en évidence "l'altération du discernement" diagnostiqué chez Franck Elong Abé par les experts en psychiatrie. Camille Chaize, porte-parole du ministère de l'Intérieur et des Outre-mer, a pour sa part assuré que "ces allégations sont totalement fausses. Les services du ministère de l'Intérieur ne commanditent pas d'assassinat ni d'agression contre qui que ce soit".