Que change concrètement l'urgence attentat du plan Vigipirate ?

Que change concrètement l'urgence attentat du plan Vigipirate ? Le Premier ministre a annoncé dimanche soir que la France rehaussait le niveau de son plan Vigipirate, qui repasse ainsi à son plus haut niveau, soit en "urgence attentat".

Deux jours après l'attaque près de Moscou qui a fait plus de 130 morts dans une salle de concert, la France a annoncé dimanche soir, par la voix de son Premier ministre, Gabriel Attal, qu'elle revoyait son état d'alerte. Ainsi, alors que le plan Vigipirate avait été rétrogradé au niveau 2, à savoir "sécurité renforcée - risque attentat", le 15 janvier dernier, depuis dimanche, il a été rehaussé au niveau 3, soit en "urgence attentat", à la suite du Conseil de défense et de sécurité nationale réuni au palais de l'Élysée. Un choix en partie motivé par la revendication par l'État islamique au Khorassan de l'attaque de Moscou. Cette organisation menace en effet régulièrement la France "et a été impliquée dans plusieurs projets d'attentats récents déjoués dans plusieurs pays d'Europe, dont l'Allemagne et la France", s'est justifié Matignon.

"La menace est très élevée et nous devons nous armer face à cette menace. Elle touche toute l'Europe et tout l'Occident", a encore légitimé lundi soir le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, invité du 20 Heures de France 2. Mais concrètement, à quoi doivent s'attendre les Français ? Selon le site du gouvernement, le niveau d'urgence attentat permet, durant un temps limité, dit de crise, "d'assurer la mobilisation exceptionnelle de moyens", comme celle de soldats. Lundi matin, Gabriel Attal a ainsi expliqué, depuis la gare Saint-Lazare à Paris, qu'"aujourd'hui, 3 000 militaires sont déployés" et que "4 000 supplémentaires sont en alerte, mobilisables en fonction des besoins". Ce niveau d'alerte permet également "de diffuser des informations susceptibles de protéger les citoyens dans une situation de crise", précise encore le site du service public.

Pour résumer, les Français doivent s'attendre à voir davantage de soldats déambuler dans les lieux fréquentés, tels que les gares, les aéroports et les zones touristiques. Les écoles et les lieux de culte vont, eux aussi, être plus surveillés. Le contenu des sacs pourra être soumis à un contrôle, que ce soit pour rentrer dans un centre commercial, un musée, un établissement scolaire ou encore une église. Des messages d'appel à la vigilance vont à nouveau être diffusés en masse. Affiches et messages vocaux appelant à rester sur ses gardes devraient donc refaire partie du quotidien des Français dans les semaines qui viennent.