"N'est-ce pas en fait la dernière érection" de Dominique Pélicot ? La plaidoirie déconcertante de son avocate

"N'est-ce pas en fait la dernière érection" de Dominique Pélicot ? La plaidoirie déconcertante de son avocate Ce mercredi 27 novembre, l'avocate de Dominique Pélicot est passée à la barre pour défendre son client. Elle a tenté de présenter une autre facette du principal accusé.

Ce mercredi 27 novembre, les avocats généraux se sont prononcés sur les dernières réquisitions contre les 51 accusés du procès des viols de Mazan. A une exception près, les peines requises contre les accusés sont égales ou supérieures à 10 ans de prison. Deux jours plus tôt, 20 ans de réclusion criminelle ont été requis contre Dominique Pélicot pour avoir drogué, violé et livré sa femme à des inconnus. Les plaidoiries de la défense ont ainsi débuté ce mercredi après-midi. Elles s'étaleront jusqu'au 13 décembre avant un verdict attendu autour du 20 décembre. 

Me Béatrice Zavarro a notamment plaidé pour Dominique Pélicot, qui a fêté son 72e anniversaire ce 27 novembre. "J'espère avoir trouvé les bons mots", a-t-elle déclaré avant de rentrer dans la salle d'audience. Elle s'est ensuite avancée à la barre en se présentant comme "l'avocate du diable". "J'assume totalement, pleinement la défense de Dominique Pélicot parce qu'il m'a fait une confiance totale et mutuelle", a-t-elle précisé comme le rapporte Midi-Libre.

"L'autre Dominique"

Son objectif lors de cette plaidoirie : mettre en avant "l'autre Dominique Pélicot", comprenez l'homme que l'accusé était avant de commettre les crimes qui lui sont reprochés, en insistant sur son parcours. Elle est ainsi revenue sur l'enfance de ce dernier et les traumatismes auxquels il a été confronté. Me Béatrice Zavarro a notamment cité "un viol à l'hôpital à 8 ans" et un "viol de chantier à 14 ans". Elle a aussi évoqué les violences subies par sa mère sous ses yeux. "Les images sont celles de sa mère les bras attachées dans le dos forcées par son père à faire une fellation et a subir une sodomie", a-t-elle décrit.

L'avocate a ensuite évoqué Dominique Pélicot en tant que mari. "Mme Pélicot dans une justesse qu'il faut lui reconnaître dira qu'elle avait affaire à un homme qui était bon, qui était un bon mari, un bon père, un bon grand-père. Effectivement elle ne pouvait rien reprocher à Dominique Pelicot à ce moment là", a-t-elle tenu à rappeler. Elle a également insisté sur l'amour sincère que Dominique Pélicot éprouvait pour sa femme, avant qu'il commette l'impensable. "A partir de 2010/2011 vous avez deux êtres qui vont évoluer sur des terrains très différents. Madame [Pélicot], qui va se consacrer à ses activités de grand-mère et lui qui va se réfugier dans ses fantasmes et qui va faire naitre son schéma criminel", a-t-elle raconté.

Le basculement dans la perversité

L'avocate a aussi tenté d'expliquer les agissements de son client. Elle a rapporté que Dominique Pélicot avait expliqué aimer "voir sa femme prendre du plaisir avec quelqu'un d'autre, de la voir touchée par quelqu'un d'autre". Me Béatrice Zavarro dit également s'être entretenue avec un sexologue qui, face à l'évolution du comportement de Dominique Pélicot, a affirmé que "le sexe chez l'homme est la preuve de la persistance de sa virilité. Il a en vieillissant des déviances qui s'amplifient". Un argument avancé comme une possible explication aux actes de l'accusé. L'avocate a poursuivi dans ce sens, concluant avec une phrase qui n'est pas passée inaperçue : "Cette présence, ce dossier n'est-ce pas en fait sa dernière érection ? [Dominique Pélicot] sait très bien qu'il ne pourra plus rien faire à l'avenir".