Affaire Bétharram : un suspect placé en détention provisoire et une information judiciaire ouverte pour viol

Affaire Bétharram : un suspect placé en détention provisoire et une information judiciaire ouverte pour viol Une information judiciaire a été ouverte ce vendredi 21 février par le parquet de Pau pour un seul des gardés à vue dans l'affaire Bétharram. Les deux autres hommes interpellés ont été remis en liberté, les faits étant prescrits.

Alors que l'affaire Bétharram est revenue sur le devant de la scène ces dernières semaines, l'enquête ouverte en février 2024 avance. Trois individus ont été interpellés mercredi 19 février par les gendarmes de la section de recherches de Pau a fait savoir la parquet. Ils ont immédiatement été placés en garde à vue pour les "chefs de viols aggravés, agressions sexuelles aggravées et/ou violences aggravées susceptibles d'avoir été commis entre 1957 et 2004 au sein de l'établissement scolaire Notre-Dame de Bétharram, situé à Lestelle-Bétharram", précise le communiqué du procureur de la République de Pau, Rodolphe Jarry.

Ce vendredi 21 février, un des trois hommes placés en garde à vue a été déféré au tribunal judiciaire de Pau en vue d'être présenté à un juge d'instruction. Une information judiciaire est désormais ouverte par le parquet de Pau visant des faits de viols par personne ayant autorité entre 1991 et 1994 et d'agressions sexuelles en 2004 le concernant dans l'enceinte de Notre-Dame de Bétharram.

"L'homme est arrivé au Palais de Justice de Pau, la tête cachée sous une veste, vers 14h. C'est un laïc, un ancien surveillant au sein de l'institution catholique mis en cause par plusieurs plaignants", précise Ici Béarn Bigorre. Il était encore en fonction l'an passé avant d'être écarté. Son placement en détention provisoire a été requis par le parquet de Pau. Un deuxième homme de 69 ans a lui été remis en liberté selon le média local. Pour rappel, le père Henri L. est âgé de 94 ans avait lui été remis en liberté jeudi. Tous deux bénéficient de la prescription des faits.

Trois hommes en garde à vue, deux remis en liberté

Pour rappel, mercredi 19 février, trois hommes nés en 1931, en 1955 et en 1965 selon les précisions du magistrat étaient placés en garde à vue : deux anciens surveillants généraux et un surveillant de Bétharram, deux laïcs et un religieux. Le parquet de Pau a précédemment précisé que les trois hommes étaient particulièrement visés avec respectivement 59, 23 et 17 plaintes déposées contre eux. Le premier, le père Henri L. est âgé de 94 ans, a été remis en liberté jeudi. "Des victimes déclarées avaient dénoncé des sévices sexuels, se souvenant d'un religieux qui, 'soutane ouverte', se rendait la nuit dans les dortoirs pour imposer fellations et masturbations aux jeunes garçons", précise le quotidien. 

Les deux autres individus entendus par les gendarmes de la section de recherches de Pau sont les surveillants Patrick M. (59 ans) et Henri S. (69 ans). Le premier était employé à Bétharram "peu avant l'éclatement du scandale, jusqu'en février 2024" indique le journal. Une information judiciaire a donc été ouverte pour son cas. Il est soupçonné de plusieurs viols sur des élèves dans les années 1980 et 1990. Le dernier, surnommé "Cheval", est aussi accusé de faits violents sur la même période. Il a été libéré ce vendredi. Pour rappel,  134 plaintes ont été recensées par le collectif des victimes à l'encontre de 22 adultes et d'une personne mineure au moment des faits, dont 12 sont toujours vivants. A noter que les plaintes envoyées à l'association ne sont pas toutes officiellement déposées auprès des autorités.

Le parquet de Pau à fait savoir que les interpellations survenues le mercredi 19 février suivent un calendrier arrêté depuis le 31 janvier 2025, "date à laquelle le dossier d'enquête a été remis, par les militaires de la section de recherches, au parquet de Pau aux fins d'analyse juridique". Les interpellations des trois hommes sont intervenues plus d'un an après l'ouverture d'une enquête sur l'affaire Notre-Dame de Bétharram, elle-même entrainé par de nombreux dépôts de plaintes. Le placement en garde à vue de trois hommes "est l'aboutissement de 15 mois de travail et de décennies d'attente pour les victimes" a de son côté réagi Alain Esquerre sur BFMTV.