Plus répandu que les "incel", le mouvement masculiniste MGTOW inquiète en France

Plus répandu que les "incel", le mouvement masculiniste MGTOW inquiète en France Alors qu'un attentat masculiniste vient d'être déjoué à Saint-Étienne, ce mouvement inquiète de plus en plus en France car il prend de l'ampleur. Ces hommes se revendiquent "incel", "MGTOW" ou "alfa" et prônent la haine des femmes.

Un attentat masculiniste a été déjoué mardi 2 juillet à Saint-Étienne (Loire). Timoty G, dix-huit ans, s'est présenté armé à son établissement dans le but de s'attaquer à des femmes. Il se revendique comme faisant partie du mouvement des "incel", soit "célibataires involontaires". Branche du masculinisme, les personnes qui s'en revendiquent nourrissent une haine des femmes car elles ont du mal à nouer des relations affectives et sexuelles avec ces dernières.

Cette branche est bien connue puisque plusieurs attentats ont été commis ces dernières années par des hommes faisant partie de cette mouvance. On se souvient notamment de la tuerie d'Isla Vista, en Californie, en 2014. Elliot Rodger, vingt-deux ans, motivé par la haine des femmes, s'est rendu à une sororité pour tuer des femmes avec sa voiture, des armes à feu et des couteaux. Il a tué six personnes et blessé quatorze autres après avoir posté une vidéo de lui exprimant ses intentions sur les réseaux sociaux et avant de se suicider.

Mais les "incel" ne sont pas les seuls masculinistes qui inquiètent. Le mouvement "MGTOW" prend de l'ampleur en France. Les hommes s'en revendiquant pourraient même être plus nombreux.

Qu'est-ce que les MGTOW ?

Prononcé "megto" et accronyme de "Men Going Their Own Way", cette mouvance du masculinisme appelle à "rejeter les idées préconçues et les habitudes culturelles idiotes qui définissent un homme aujourd'hui". Les hommes qui en font partie "refusent de s'agenouiller et d'être asservis comme un vulgaire objet". En d'autres termes, ils estiment si peu les femmes qu'ils ne veulent plus avoir de relations avec elles, mis à part des relations sexuelles.

Ce célibat volontaire est notamment prôné en France par Alex Hitchens, Isaac Mayembo de son vrai nom, qui a récemment fait parler de lui après avoir quitté, sans y être invité, la Commission d'enquête à l'Assemblée nationale sur les effets psychologiques de TikTok sur les mineurs. "Vous prenez son téléphone, si elle refuse, c'est une p*te, fin de relation", n'est qu'une des nombreuses idées qu'il partage sur les réseaux sociaux.

Cette haine des femmes, érigée en mouvement de pensée chez certains hommes, serait la conséquence de la libération de la parole de ces dernières et du féminisme. Pour rappel, le masculinisme n'est pas à mettre en opposition avec le féminisme. Le Petit Robert définit le masculinisme par : "Ensemble de revendications cherchant à promouvoir les droits des hommes et leurs intérêts dans la société au détriment de ceux des femmes." À contrario, le féminisme est une "doctrine qui préconise l'égalité entre l'homme et la femme, et l'extension du rôle de la femme dans la société", toujours selon le Petit Robert.

Les attentats ne sont pas les seuls risques provoqués par la montée du masculinisme. Lors de la fête de la musique, le 21 juin 2025, 145 cas de piqûres ont été recensés en France après un appel à "piquer les femmes" largement diffusé sur les réseaux sociaux. Ces piqûres ont pour but d'inoculer des drogues afin d'agresser les femmes. Certaines victimes, qui se sont rendues à l'hôpital pour faire des analyses, n'ont pourtant pas été droguées. Ces piqûres n'auraient eu pour but que d'installer un climat de peur chez les femmes qui souhaitent sortir la nuit. De plus, le collectif féministe Nous Toutes décompte au moins 79 féminicides en France, au 3 juillet, depuis le début de l'année 2025.