Soupçonné de traite d'êtres humains, un ex-agent de la DGSE à l'origine d'un vaste système d'abus sexuels en Afrique ?

Soupçonné de traite d'êtres humains, un ex-agent de la DGSE à l'origine d'un vaste système d'abus sexuels en Afrique ? Un ancien militaire d'élite perçu comme "une pointure" est soupçonné de commanditer des viols d'enfants en Afrique. Le quinquagénaire est un spécialiste des opérations clandestines à l'étranger.

Un ancien agent de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) a été interpellé lundi 21 juillet par les policiers de l'Office mineurs (Ofmin), l'organisme chargé de la lutte contre la pédocriminalité, à Strasbourg, révèle Le Parisien. "Claude G." a été placé en garde à vue dans le cadre d'une enquête pour "traite des êtres humains aggravée", "viols et agressions sexuelles sur mineurs" et "captation, importation et diffusion de l'image d'un mineur présentant un caractère pornographique et utilisant un réseau de communications électroniques". 

Ex-militaire d'élite, l'homme a également occupé le poste d'"Officier traitant DGSE (SA) : missions opérationnelles au profit de l'Etat, dans le cadre de la défense des intérêts français à l'étranger". Spécialiste des opérations clandestines à l'étranger, celui qui est désormais reconverti comme "conseiller en gestion et prévention des risques" - indique le quotidien francilien - laisse derrière lui une riche carrière et de nombreux voyages à l'étranger, notamment en Afrique. "Il en aurait profité pour mettre en place un sordide réseau de viols d'enfants filmés", apprend-on. Le quinquagénaire est ce vendredi 25 juillet, en cours de présentation devant un juge d'instruction en vue d'une mise en examen.

"Viols en ligne et en direct sur des mineurs"

Toujours d'après les informations recueillies par le journal Le Parisien, Claude G. aurait été le commanditaire de nombreux viols perpétrés sur de jeunes enfants au Kenya. Il aurait mis en place un système d'abus sexuels piloté à distance, avec des scènes filmées qu'il visionnait. On parle de "live streaming", ou le remplaçant du "tourisme sexuel". Le quinquagénaire aurait profité de ses nombreux liens tissés en Afrique au cours de ses missions pendant sa carrière professionnelle pour monter ce réseau.

"Il s'agit la plupart du temps de viols réalisés en ligne et en direct sur des mineurs évoluant dans des milieux et pays pauvres, avec des bourreaux - parfois leurs propres parents - téléguidés par les commanditaires occidentaux cachés derrière leurs écrans", indique-t-on. L'enquête met également le doigt sur de potentielles exactions commises sur des mineurs, que l'homme aurait lui-même commises lors de déplacements sur le continent africain. De plus, des flux financiers "très importants" provenant de Claude G. vers l'étranger pourraient attester d'un nombre élevé de victimes potentielles.

Les faits reprochés à Claude G. et rapportés par Le Parisien se seraient produits après son passage à la DGSE, qui assure de son côté ignorer les agissements reprochés à son ex-membre. "C'était un excellent agent de la DGSE et un soldat qui a fait une très grande carrière. Je tombe des nues", confie Pierre Martinet, un ancien du service action de la DGSE. Nageur de combat, membre du bureau chargé des affaires très spéciales de la DGSE... L'homme est décrit comme "une pointure" dans le milieu de la sécurité privée. "Il a beaucoup œuvré à l'étranger mais rien ne laissait penser qu'il pouvait être soupçonné de tels faits", abonde Pierre Martinet. Durant sa longue carrière, le suspect s'est également rendu dans d'autres pays africains comme la Libye ou l'Angola.