Boualem Bensaïd, auteur de plusieurs attentats en France, pourrait sortir de prison dès maintenant
Trente ans presque jour pour jour après la vague d'attentats islamistes de 1995 à Paris, l'un de ses auteurs pourrait être libéré. Boualem Bensaïd, un des artificiers de l'attentat à la station de RER B Saint-Michel, est libérable à partir de ce vendredi 1er août après près de 30 ans passé en prison. Mais sa sortie dépend d'un feu vert de l'Algérie, où il doit être expulsé, selon les informations de franceinfo. Une autorisation qui tarde à venir, sur fond de tensions diplomatiques entre Paris et Alger.
Né en Algérie et âgé aujourd'hui de 57 ans, Boualem Bensaïd a passé près de trois décennies derrière les barreaux. Condamné en 2002 à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 22 ans, puis en appel en 2003, il purge sa peine à la maison centrale d'Ensisheim, dans le Haut-Rhin. Il a été reconnu coupable d'avoir participé aux attentats de la station Saint-Michel du RER B, qui avaient fait 8 morts, 150 blessés le 25 juillet 1995. Il a aussi joué un rôle dans l'attentat de l'avenue d'Italie, à la sortie de la station Maison-Blanche, qui avait fait 15 blessés et a été jugé complice de celui du Musée d'Orsay ayant blessé 26 personnes. Cette vague d'attentat avait été revendiquée par le Groupe islamique armé (GIA) algérien.
En attente d'un feu vert d'Alger
Depuis son incarcération, Boualem Bensaïd a tenté à plusieurs reprises d'obtenir sa libération conditionnelle, sans succès. Jusqu'au 10 juillet dernier, date à laquelle la cour d'appel de Paris a accepté une libération sous condition d'expulsion vers l'Algérie. "La chambre d'application des peines de la cour d'appel de Paris a admis Boualem Bensaïd au bénéfice de la libération conditionnelle avec expulsion à destination de l'Algérie à compter du 1er août 2025" rapporte CNews. Dès sa sortie de prison, il lui sera interdit de revenir sur le sol français.
Pour appuyer sa demande, le détenu a présenté une promesse d'embauche à Alger. Mais pour qu'il soit effectivement libéré, il faut que l'Algérie lui délivre un laissez-passer consulaire. Une démarche engagée par la préfecture du Haut-Rhin, restée sans réponse à ce jour. Tant que les autorités algériennes n'autorisent pas son retour, Boualem Bensaïd restera incarcéré en France.
Invité de franceinfo, le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a rappelé qu'il s'agit d'"une obligation qui incombe aux autorités algériennes aux termes des règles qui régissent notre relation". Selon lui, "l'Algérie montrerait son sens des responsabilités en reprenant son ressortissant". Mais les relations entre Paris et Alger sont "au point mort", regrette Jean-Noël Barrot, depuis qu'Alger a pris la "décision très brutale" d'expulser douze agents français en poste dans le pays il y a quelques mois.
Deux autres protagonistes de cette série d'attentats sont toujours détenus en France. Smain Ait Ali Belkacem, l'un des poseurs de bombes, a été condamné à deux reprises pour des projets d'évasion. Rachid Ramda, considéré comme le financier du réseau, a été extradé de Londres en 2005.