Des civilisations vieilles de 5 000 ans découvertes sous plusieurs déserts
Que se cache-t-il dans le désert ? C'est difficile à savoir : les recherches avec des relevés au sol sont longues et coûteuses. Les conditions extrêmes de cet environnement en font aussi un lieu de travail compliqué. Mais il faut savoir que de nouvelles technologies sont développées depuis quelques années pour permettre d'explorer sous les dunes de sable et elles se révèlent payantes. Des radars à synthèse d'ouverture, une technologie de télédétection qui crée des images haute résolution, pénétrant des obstacles tels que la glace, la végétation mais aussi le sable, sont ainsi utilisés.
Ces images sont ensuite analysées par les algorithmes de l'IA, qui va reconnaitre des caractéristiques spécifiques à des constructions humaines enfouies par exemple, grâce aux données déjà enregistrées et provenant de sites découverts auparavant. Cet assemblage permet de détecter des sites inexplorés.

Cette technique a été expérimentée dans le désert de Dubaï. Le Rub' al Khali est tellement étendu, 650.000 km², et inhospitalier qu'il n'a été que peu exploré. Si la ville est connue pour sa modernité et son extravagance, non loin de là se cache un tout autre secret. Les chercheurs de l'Université Khalifa d'Abu Dhabi, dont les résultats ont été publiés dans Geosciences, ont découvert des traces d'activité humaine remontant à 5000 ans. Il s'agissait notamment d'anciens établissements et routes qui ont été mis au jour par cette technologie. Des fouilles sont alors prévues sur les zones identifiées pour confirmer les trouvailles des radars.
En Mongolie, dans le désert de Gobi, des milliers de sites médiévaux potentiels, qui auraient été difficiles à trouver sur le terrain, ont aussi été identifiés le long de la route de la Soie. Les archéologues peuvent ainsi aussi cartographier d'anciens réseaux commerciaux. Ces résultats montrent que d'anciennes civilisations parvenaient à faire des déserts des centres dynamiques d'activité et donc à s'adapter à cet environnement hostile. Cela prouve aussi que la péninsule arabique était peuplée à l'âge du bronze.
"Découvrir ces sites sans fouilles, c'est comme ouvrir des chapitres cachés de l'histoire. Cela offre de nouvelles perspectives passionnantes sur la façon dont les civilisations anciennes se sont adaptées à ces conditions", a commenté Maria Gonzalez, archéologue participant au projet. L'utilisation de ce radar et de l'IA est complexe et coûteuse mais représente un impressionnant gain de temps et peut favoriser l'exploration des déserts du monde entier.