Dans une fratrie, l'ordre de naissance pourrait jouer un rôle sur la personnalité. Une nouvelle étude a évalué qui était le plus honnête entre l'aîné, l'enfant du milieu et le plus jeune.
Dans une fratrie, la place de l'enfant peut jouer sur son éducation et affecter sa personnalité. Il existe beaucoup de stéréotypes, comme le premier né autoritaire mais qui doit montrer l'exemple, le petit dernier rebelle mais chouchou de la famille, ou encore l'enfant du milieu oublié, peinant à s'imposer. Ces associations relèvent le plus souvent d'idées reçues et certaines études tendent même à les contredire.
Une nouvelle étude, publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, a toutefois montré qu'il existait des différences entre les membres d'une fratrie selon leur ordre de naissance. C'est l'une des plus grandes jamais menées sur le sujet : elle s'est penchée sur un échantillon de 710 997 personnes, dont l'ordre de naissance était connu et 749 200 autres, dont l'ordre de naissance et le nombre de frères et sœurs étaient communiqués déclarativement.
Cette équipe de psychologues canadiens a utilisé une méthodologie spécifique, une mesure de la personnalité appelée Hexaco. Elle est basée sur six grandes pans de la personnalité : l'honnêteté, l'émotivité, l'extraversion, l'amabilité, la conscience professionnelle et l'ouverture à l'expérience. Les participants ont tous passé un test de personnalité pour savoir comment ils se situaient sur ces différents critères.

Les chercheurs ont alors constaté que sur les critères d'honnêteté et d'amabilité, une place dans la fratrie se détachait particulièrement. Les scores étaient plus élevés pour les enfants du milieu, qui se plaçaient au-dessus des plus jeunes, qui eux-mêmes surpassaient les plus âgés ou les enfants uniques. Selon cette simple tendance statistique, les enfants du milieu ont donc davantage tendance à être sincères, justes et altruistes. Les spécialistes ont ajouté que plus une personne a de frères et sœurs, plus elle a obtenu un bon score sur ces traits. Une personne issue d'une fratrie de six à ainsi 60% de chance d'être plus coopérative qu'un enfant unique.
La taille de la famille joue donc aussi un rôle. "Il est logique de penser que lorsqu'on a plus de frères et sœurs, on doit coopérer plus souvent plutôt que d'agir en fonction de préférences égoïstes", expliquent les auteurs de l'étude. Grandir dans une famille nombreuse favoriserait donc une personnalité plus tournée vers les autres et vers la coopération. Selon les explications avancées, il y a l'idée que les enfants du milieu ont l'habitude de jouer le médiateur dans leur famille. Si cette place n'est pas toujours facile, elle semble toutefois permettre à l'enfant de développer d'importantes qualités, et particulièrement dans les familles nombreuses.
Evidemment, cette étude n'établit pas une règle absolue. "On ne peut pas en dire beaucoup sur la personnalité d'un individu donné à partir de son rang de naissance ou de la taille de sa famille, même s'il existe des différences évidentes lorsque l'on fait la moyenne sur de nombreuses personnes", a nuancé Kibeom Lee, l'un des auteurs de l'étude.