Les Parisiens viennent surtout de ces régions, les chiffres sont inattendus
Mais qui sont vraiment les Parisiens ? Mi-février, l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié un rapport étonnant intitulé "Où les Parisiens sont-ils nés ?" Pour la première fois, une étude robuste se penche sérieusement et méticuleusement sur les origines géographiques des habitants de la ville lumière. D'après François Dubujet, l'un des auteurs de ces travaux inédits fondés sur le recensement national de 2020, les données recueillies permettent de "mettre des chiffres sur l'image de mosaïque sociale" associée à Paris.
Et s'il y a bien une statistique à retenir, c'est celle-là : plus de deux tiers des habitants de la capitale (70%) n'y sont pas nés, soit moins d'un Parisien sur trois. Une tendance légèrement à la baisse, puisque c'est la première fois que ce chiffre passe sous la barre des 30%. Mais ces statistiques n'ont rien d'incongru puisqu'elles sont dans la moyenne des autres grandes villes françaises. Excepté Marseille, où un résident sur deux est natif de la ville.

Mais d'où viennent ces 70% de Parisiens nés en dehors de la capitale ? Les trois régions d'où ils viennent le plus sont l'Ile-de-France (342 000 Parisiens en viennent), Auvergne-Rhône-Alpes (80 000) et la Nouvelle-Aquitaine (70 000). "L'attractivité est généralement plus forte dans les départements du bassin parisien, notamment au sud de la région Île-de-France (Loiret et Yonne 2,0%, Nièvre et Indre-et-Loire 1,9%, Eure-et-Loir 1,8%, Marne 1,7%)", précise l'Insee.
Dans l'ensemble et plus globalement, les Parisiens "non natifs" sont originaires de province ou des territoires d'outre-mer (29%), ainsi que de l'étranger (25%). "La diversité des lieux de naissance est une conséquence des flux migratoires vers et depuis la capitale", ville dense où réside 3,2% de la population française sur 0,01% du territoire.
Si la capitale ne fait pas vraiment "fuir" ses natifs, ces derniers ont tendance à l'abandonner à deux moments spécifiques de leur vie : quand ils fondent une famille ou se lancent dans une carrière. Ce départ arrive en général aux alentours de 30 ans, bien qu'il s'accompagne rarement d'un grand déménagement. Les Parisiens préfèrent en effet rester en Ile-de-France dans la majorité des cas. Ce n'est qu'après 60 ans qu'ils profitent de leur retraite pour partir loin de l'agitation, avec une préférence pour la province ou l'outre-mer.