Flame : le virus espion au service des Etats
Le cyberespionnage sera-t-il la nouvelle arme politique des Etats dans les années à venir ? C'est bien ce que laisse présager les dernières découvertes au sujet de Flame, ce virus découvert fin mai qui s'est infiltré dans des ordinateurs du monde entier. Fonctionnant comme une taupe informatique, Flame se dissimule dans les ordinateurs sans les endommager pour mémoriser toutes les actions des utilisateurs, recopier des fichiers, réaliser des copies d'écran, enregistrer les conversations alentours...
Depuis plusieurs semaines, des experts du monde entier sont mobilisés pour comprendre le phénomène des cyberattaques qui se multiplient ces derniers mois. En 2010 déjà, le virus Stuxnet s'était introduit dans des ordinateurs iraniens contrôlant les centrifugeuses de l'usine d'enrichissement d'uranium de Natanz, provoquant des dommages physiques considérables. En pistant d'autres attaques potentielles, les équipes d'informaticiens ont détecté un mécanisme d'espionnage d'une taille inégalée : Flame est alors révélé au grand jour.
Le niveau de dangerosité et de sophistication de ce nouveau virus est tel que les Etats-Unis et Israël sont clairement soupçonnés d'avoir participé à sa création et à sa diffusion, notamment pour obtenir des informations sur le programme nucléaire iranien. Des officiels américains auraient confirmé cette hypothèse au Washington Post, la Maison Blanche pourrait même être à l'origine de cet espion d'un nouveau type.
Il se pourrait donc que Flame ne soit qu'un "agent" parmi d'autres, développé dans le cadre de l'opération "Olympic Games", ce cyber-programme démarré sous la présidence de George W. Bush. Si Flame a reçu l'ordre de disparaître, "Olympic Games" devrait quant à lui poursuivre son développement, ayant reçu l'aval de Barack Obama. La cyber-guerre est loin d'être terminée.