Obama contre Romney : les meilleurs moments
Après un premier débat où Mitt Romney s'était montré plus énergique et plus à l'aise, Barack Obama devait absolument rectifier le tir et apparaître davantage déterminé lors de cette seconde confrontation, organisée trois semaines avant les élections américaines. De l'avis général des observateurs et au vu des premiers sondages effectués auprès des téléspectateurs, le président en place a réussi son pari en endossant les habits d'un chef d'Etat sûr de lui, pugnace, mordant et parfois acerbe à l'endroit de son adversaire. Le républicain a quant à lui répondu présent au bras de fer engagé par Barack Obama, concentrant ses attaques sur le bilan économique et les promesses non tenues de l'occupant de la Maison-Blanche. Ce débat pourrait-il impacter les résultats de l'élection du 6 novembre ?
Moment fort et attendu du débat : le dossier libyen et les échanges sur l'attaque de Benghazi. Mitt Romney a réitéré ses critiques à l'égard du gouvernement, coupable selon lui d'avoir mal géré cette attaque qui a fait plusieurs morts américains en Libye. "Vous ne pouvez pas transformer la sécurité nationale en une affaire politique" a répondu Barack Obama, qui s'est dit "insulté" par les propos du républicain : "Suggérer qu'une personne de mon équipe, qu'il s'agisse de la secrétaire d'Etat ou de notre ambassadrice à l'ONU, ferait de la politique politicienne au moment où nous avons perdu quatre des nôtres, c'est insultant. Ce n'est pas ce que nous faisons. Ce n'est pas ce que je fais en tant que président, ce n'est pas ce que je fais en tant que commandant en chef" a-t-il poursuivi en fixant Mitt Romney dans les yeux. Le président a par ailleurs endossé la responsabilité du manque de sécurité à Benghazi, sans préciser toutefois les circonstances de l'attentat.
Autre point de tension : les relations commerciales et économiques avec la Chine. Barack Obama a lancé l'offensive : "Gardez en tête que le gouverneur Romney a investi dans des entreprises qui ont été pionnières dans la sous-traitance vers la Chine. Il a investi dans des entreprises qui construisent du matériel de surveillance pour la Chine afin qu'elle puisse espionner ses propres ressortissants. Donc Monsieur le gouverneur, vous êtes la dernière personne qui va se montrer ferme envers la Chine". Plus tard, Romney lui a répondu : "Avez-vous regardé votre fonds de pension, M. Obama ? [...] Vous avez aussi des investissements dans des entreprises chinoises !". Le président a alors réagi d'une pointe d'humour non dissimulée : "Je ne passe pas beaucoup de temps à regarder mon fonds de pension. Il n'est pas aussi gros que le vôtre".
Sur l'économie américaine et le bilan du président, l'enjeu se situait clairement sur les mesures concernant la classe moyenne. Mitt Romney a ainsi déclaré : "Je ne réduirai en aucun cas la part des contribuables les plus aisés et je n'augmenterai sous aucune condition les impôts de la classe moyenne. Les dépenses engagées par le président vont l'obliger à relever les impôts des Américains et pas seulement pour la tranche supérieure". Le président a rebondi en présentant à sa manière le programme du républicain sur le sujet : "Le gouverneur dit qu'il a un plan en cinq points. Il n'a pas un plan en cinq points, il a un plan en un point. Et ce plan vise à s'assurer que les gens les plus aisés bénéficient de règles qui les avantagent." De manière tout aussi théâtrale, Mitt Romney s'est emparé du thème du chômage : "Nous avons moins de gens qui travaillent aujourd'hui que lorsque ce président est arrivé à la Maison-Blanche", puis s'adressant à un jeune étudiant : "Quand vous serez diplômé en 2014, je présume que je serai président. Je ferai en sorte que vous trouviez du travail".
En toute fin du débat, alors que le républicain se montrait de moins en moins énergique, Barack Obama est revenu sur les "47 % d'assistés" qu'avait évoqués son adversaire dans une vidéo volée : "Je me préoccupe de 100 % des Américains. Je souhaite que 100 % des Américains aient un avenir prospère. [...] M. Romney a dit à huis clos que 47 % des habitants du pays se considèrent comme des victimes qui refusent de prendre leurs responsabilités. Réfléchissez à ceux dont il parlait !".