Femmes esclaves : l'identité des tortionnaires intrigue Londres
Elles sont restées 30 ans enfermées dans une maison du sud Londres et utilisées comme esclaves par un couple de sexagénaires. La découverte par la police anglaise d'une Malaisienne de 69 ans, une Irlandaise de 57 ans et une Britannique de 30 ans, probablement née en captivité, a saisi le Royaume-Uni d'effroi cette semaine. Scotland Yard, qui enquête sur cette affaire depuis déjà un mois dans le plus grand secret, reste encore flou sur l'identité des deux "sexagénaires" suspectés de les avoir séquestrées et réduites en esclavage. Il s'agirait d'un couple de 67 ans qui ne serait "pas de nationalité britannique".
Le couple a été libéré sous caution jusqu'en janvier prochain, le temps de laisser l'enquête progresser selon un communiqué de Scotland Yard publié ce vendredi. D'ici là, le profil des deux criminels présumés pourrait alimenter bien des fantasmes. Jeudi 21 novembre, la police londonienne a décrit le couple de suspects comme des "chefs de famille", laissant à penser qu'un réseau criminel plus large serait impliqué. La propriété à Lambeth, où ce long cauchemar a eu lieu, est décrite comme une "maison ordinaire dans une rue ordinaire". La police serait désormais à la recherche d'autres adresses possibles de séquestration liées à des organisations mafieuses de traite d'êtres humains. Les craintes d'un réseau plus larges semblent donc fondées.
Les séquestrées de Londres serait le pire des cas d'esclavage moderne que les détectives de l'unité spécialisée dans la traite des êtres humains aient jamais rencontré en Grande-Bretagne. L'inspecteur Kevin Hyland affirme avoir vu "des cas où des personnes ont été détenues pendant 10 ans, mais rien de cette ampleur auparavant".
C'est l'une des femmes esclaves, l'Irlandaise de 57 ans, qui a contacté un organisme luttant contre l'esclavage moderne et le mariage forcé, Freedom Charity après avoir regardé une émission de télévision sur l'esclavage domestique. Libérées le 25 octobre, les trois femmes esclaves étaient traumatisées et totalement "effrayées" par leurs geôliers. Vivant probablement sous une forme de liberté surveillée, elles n'ont pas subi de violences sexuelles selon les premiers éléments de l'enquête mais auraient tout de même pu être exposées à des châtiments physiques.