Comment vivre après une telle catastrophe ? Le Japon s'apprête à commémorer les cinq ans d'un triple événement sans précédent. Le 11 mars 2011, un séisme de magnitude 9 entraînait un tsunami dévastateur qui lui-même était à l'origine de la catastrophe nucléaire de Fukushima. Plus de 18 000 personnes sont décédées ou sont disparues et 160 000 ont dû être déplacées suite à ce jour funeste. Aujourd'hui, les anciens habitants des communes désertées sont incités à retourner chez eux. Mais la vie n'est plus la même.
A Naraha, à 20 km de la centrale, seulement 420 personnes ont fait le choix de se réinstaller sur les 8000 qui peuplaient la ville avant la catastrophe de 2011. "Je savais qu'en revenant, je n'assisterai qu'à la mort de cette région", confie un moine bouddhiste à Euronews. "C'est devenu un endroit où les gens ne se sentiront plus en sécurité". A Onahama, à 50 km au sud de la centrale, ce sont les pêcheurs qui sont inquiets. Ils craignent que les consommateurs ne retrouvent jamais confiance dans leur marchandise. Au moment de l'accident nucléaire, 80 % des fuites radioactives se sont déversées en mer. Mais les importants contrôles réalisés sur chaque poisson sont censés garantir la comestibilité des produits. "J'aimerais que les gens se disent un jour que nos analyses rigoureuses font de nos poissons les plus sûrs du marché", affirme à l'AFP Satoshi Nakano, responsable du syndicat de pêche d'Onahama.
Face à la désolation, des initiatives émergent pour se reconstruire. Une association de la préfecture de Fukushima a par exemple entrepris de planter des tournesols, des plantes avec comme propriété d'absorber la radioactivité. Une action modeste à l'échelle de la catastrophe qui a touché le Japon mais qui permet aux habitants sinistrés de garder espoir.