Afghanistan : fin des évacuations de la France, et maintenant ?

Afghanistan : fin des évacuations de la France, et maintenant ? AFGHANISTAN. Après plusieurs jours d'un pont aérien intense entre la France et l'Afghanistan, les évacuations se sont achevées.

Alors que la prise de pouvoir des Talibans a anéanti tous les efforts des Etats-Unis, de la France, des Britanniques etc... Depuis plusieurs années, le pont aérien entre l'Afghanistan et la France s'est terminé dimanche dans la soirée avec l'arrivée d'un dernier avion comportant des militaires et des civils. La fin totale des opérations ? Non. Une centaine de pays ont annoncé dimanche avoir reçu l'engagement de la part des talibans qu'ils laisseraient partir tous les étrangers et ressortissants afghans disposant d'un permis de s'installer ailleurs, même après le retrait des troupes américaines prévu mardi. "Nous avons reçu des garanties de la part des talibans que tous les ressortissants étrangers ainsi que tout citoyen afghan disposant d'une autorisation de voyager émise par nos pays sera autorisé à se rendre de façon sûre et ordonnée vers les points de départ, et à quitter le pays", ont écrit ces pays, dont les Etats-Unis, l'Allemagne, la France ou le Royaume-Uni. 

Lors d'une interview exclusive au JT de TF1 dimanche 29 août, Emmanuel Macron a également indiqué qu'il y avait encore beaucoup de choses à réaliser pour protéger des milliers de personnes. "Il reste plusieurs centaines, plusieurs milliers de femmes et d'hommes à protéger. Nous avons fait le maximum de ce que nous pouvions faire [...] "Nous allons construire avec nos partenaires, par des négociations avec les talibans qui maintenant s'imposent, les solutions pour, au fil de l'eau, leur permettre de quitter Kaboul et l'Afghanistan et d'être protégés. Aujourd'hui, nous avons des opérations à conduire qui sont ces évacuations de personnes en danger. Soyons lucides, aujourd'hui, ceux qui ont le contrôle de Kaboul, ce sont les talibans. De manière opérationnelle, pratique, nous devons avoir ces discussions. Cela ne préjuge pas d'une reconnaissance", a-t-il précisé. "Nous avons posé des conditions. La première, c'est que les talibans respectent le droit humanitaire et la protection de toutes celles et ceux qui ont le droit d'être protégés par l'asile. La deuxième chose, c'est qu'ils soient très clairs à l'égard de tous les mouvements terroristes. S'ils pactisent avec les mouvements terroristes présents dans la région, ce sera inacceptable pour nous tous. La troisième chose, c'est le respect des droits de l'homme, et en particulier de la dignité des femmes afghanes" a explique le président.

Où se situe l'Afghanistan ? La carte

Situé sur le continent asiatique, l'Afghanistan est bordé par l'Iran, le Turkménistan, l'Ouzbékistan, le Pakistan et le Tadjikistan. Le pays partage également une frontière de 70 kilomètres avec la Chine, à l'est.  Au nord du pays, les langues parlées sont "turciques" : turkmène, ouzbek, kirghiz. Dans le reste du pays, ce sont principalement des langues iraniennes : pachtou, baloutchi, aimak, hazara et tadjik. Les Pachtounes sont majoritaires en Afghanistan, représentant plus de 42% de la population, suivis des  Tadjiks (27%), des Hazaras (9%) et des Ouzbeks (9%).

Le droit des femmes, vraie source d'inquiétude

"Pour les filles, cette prise de pouvoir veut dire être empêchées d'étudier, ne plus avoir de droits civiques, ni même humains, comme tout être a le droit d'en avoir ", estime la présidente de l'ONG Learn. 

C'est un cauchemar pour les femmes qui ont fait des études, qui envisageaient un avenir meilleur pour elles-mêmes et les générations futures ", explique une jeune femme afghane à l'AFP. Face à cette menace, les talibans se veulent "rassurant" dans plusieurs interviews accordées à la presse. Suhail Shaheen, a déclaré à la BBC que les droits des femmes seraient préservés, tout comme les libertés des médias et des diplomates. " Nous assurons la population, en particulier dans la ville de Kaboul, que leurs propriétés, leurs vies sont en sécurité ". Mais dans une conférence de presse ce mardi 17 août, Zabihullah Mujahid, un autre porte-parole, a pourtant expliqué : " Nous avons le droit d'agir selon nos principes religieux. D'autres pays ont différentes approches, règles et règlements… les Afghans ont le droit d'avoir leurs propres règles et règlements en accord avec leurs valeurs."