Guerre au Soudan : belligérants, origine, bilan... Le conflit expliqué

Guerre au Soudan : belligérants, origine, bilan... Le conflit expliqué Une guerre a éclaté au Soudan, provoquant des centaines de morts et entraînant l'évacuation de ressortissants étrangers. Tout comprendre au conflit.

Depuis une semaine, la guerre fait rage au Soudan. Ce lundi 24 avril 2023, les combats se poursuivent dans ce pays de l'est de l'Afrique, bordé par l'Egypte (au nord), le Tchad (à l'ouest), le Soudan du Sud, l'Ethiopie et l'Erythrée (sud et est), mais également par la mer Rouge. Depuis la chute d'Omar el-Bechir en 2019, lequel était resté à la tête du pays durant 30 ans après un coup d'Etat, l'instabilité politique règne au Soudan. C'est également à cause d'un coup d'Etat de l'armée que le dirigeant avait été renversé. Un Conseil militaire de transition composé de membres de l'armée et de civils avait alors été mis en place, avant que les civils n'en soient exclus par deux militaires (lire plus bas). Mais un nouveau conflit fait rage dans le pays. Explications.

Pourquoi une guerre a-t-elle éclaté au Soudan ?

Le 25 octobre 2021, lors d'un coup d'Etat, deux généraux de l'armée se sont emparés du pouvoir : Abdel Fattah al-Burhane, chef de l'armée devenu chef du pays, et Mohamed Hamdane Daglo, son numéro deux, chef de la force paramilitaire du pays. Tous deux avaient, par un putsch, écarté les civils de l'organisation transitoire mise en place après le renversement d'el-Bechir en 2019.

Or, aujourd'hui, les deux hommes ne sont plus sur la même ligne. Il est en effet question d'intégrer les paramilitaires à l'armée. Se pose ainsi la question du patron de cette nouvelle entité. Abdel Fattah al-Burhane veut imposer ses conditions quand Mohamed Hamdane Daglo veut avoir son mot à dire et, surtout, faire partie de la direction. Mais les deux campent sur leurs positions. Selon le chef de l'armée, c'est son opposant qui a lancé les hostilités, samedi 15 avril 2023.

Où les combats ont-ils lieu ?

Les premières frappes ont eu lieu à Khartoum, la capitale du Soudan. C'est ici que se concentrent les principaux combats. Les troupes paramilitaires, opposées au chef d'Etat en place, ont annoncé avoir pris le palais présidentiel, l'aéroport international de la capitale, un autre aéroport du nord du pays, ainsi que diverses bases militaires. Des éléments non corroborés par les dires de l'armée régulière, qui a seulement concédé avoir perdu l'aéroport de la capitale et celui de Nyala, au sud-ouest du pays.

Quel est le bilan du conflit ?

Selon les derniers chiffres transmis à la mi-journée lundi 24 avril, plus de 400 personnes ont été tuées depuis le début du conflit et au moins 3700 ont été blessées.

Pourquoi des évacuations ont-elles lieu ?

Devant l'ampleur que prend le conflit à travers le pays et face à la crainte d'une escalade militaire toujours plus sanglante, plusieurs pays ont décidé d'évacuer leurs ressortissants présents au Soudan. C'est notamment le cas de la France, qui a par ailleurs décidé de fermer son ambassade à Khartoum, la capitale. Selon Le Monde, 250 Français vivent au Soudan. Tous ont-ils été évacués ? La ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, ne l'a pas précisé. Au total, 388 personnes, françaises mais pas que, ont été évacuées par l'armée française.