Présidentielle en Russie : Boris Nadejdine, le seul candidat qui ose défier Poutine

Présidentielle en Russie : Boris Nadejdine, le seul candidat qui ose défier Poutine Opposé à la guerre en Ukraine, Boris Nadejdine a officialisé sa candidature à l'élection présidentielle en Russie qui se tiendra en mars, après avoir étonnamment réussi à réunir les 100 000 signatures.

Peu connu du grand public, Boris Nadejdine, investi par le parti Initiative civile, a officialisé sa candidature pour la prochaine présidentielle en Russie. "Merci beaucoup à ceux qui ont cru en nous", a déclaré l'homme de 61 ans qui a réuni les 100 000 signatures nécessaires à l'enregistrement de sa candidature malgré un délai court commencé en pleines vacances. La Commission électorale, chargée d'éplucher les parrainages, doit statuer sur la validité de sa candidature dans les dix prochains jours, précise franceinfo. Avec ses idées diamétralement opposées à celles du chef du Kremlin, notamment au sujet de la guerre en Ukraine, Boris Nadejdine est en passe de devenir le seul opposant à Vladimir Poutine pour l'échéance électorale qui aura lieu du 15 au 17 mars 2024.

Physicien de formation, il s'intéresse à la politique de son pays depuis ses 17 ans, raconte Le Parisien. Depuis, après un passage au Conseil municipal de Dolgoprudny, une région de la ville de Moscou, il devient conseiller du vice-Premier ministre Boris Nemtsov, assassiné en 2015, avant de finalement être élu à la Douma (chambre basse du parlement russe) en 1999. En tant que député, Boris Nadejdine s'est fait connaître pour avoir défendu des projets de loi en faveur de la transparence sur les revenus et biens des fonctionnaires ou pour la loi qui oblige chaque bureau de vote lors d'une élection ou d'un référendum à publier ses résultats sur Internet.

Dans son programme, outre son opposition à l'intervention militaire russe en Ukraine, l'Ouzbek d'origine étonne en abordant des sujets sociaux comme l'avortement ou la pollution dans un pays très conservateur. Si d'autres ont été emprisonnés pour avoir tenu des propos similaires, Boris Nadejdine est plutôt épargné pour le moment, peut-être que Vladimir Poutine "ne [le] considère pas comme une terrible menace", a-t-il déclaré selon Le Parisien, sans pour autant nier avoir reçu des menaces sur ses réseaux sociaux dans une interview accordée à franceinfo. Ses chances de battre le président russe sortant restent maigres. L'opposant espère un "décompte des voix [qui] soit plus ou moins équitable" et souhaite réaliser un bon score qui pourrait signifier "le début de la fin" de l'ère du président russe.