Comment ce chef étoilé livre des millions de repas aux habitants de Gaza

Comment ce chef étoilé livre des millions de repas aux habitants de Gaza Propriétaire de plusieurs restaurants aux Etats-Unis, le chef étoilé hispano-américain José Andrés est un habitué des opérations humanitaires. Il s'est rendu à Gaza et s'est engagé à livrer des centaines de tonnes d'aide alimentaire.

Un chef étoilé à la tête d'une opération d'aide alimentaire à destination de la bande de Gaza. Avec l'ONG World Central Kitchen (WCK), dont il est le fondateur, le chef hispano-américain José Andrés a déjà fourni une aide alimentaire conséquente dans l'enclave palestinienne. "Nous avons servi plus de 35 millions de repas, envoyé plus de 1 400 camions à travers le passage de Rafah et ouvert plus de 60 cuisines communautaires à travers Gaza" expose le cuisinier renommé dans un communiqué, mais le 12 mars 2024 une nouvelle opération signée WCK a débuté : l'envoi d'un bateau "rempli de près de 200 tonnes de nourriture et d'une équipe" pour effectuer la première livraison maritime d'aide à Gaza.

José Andrés et l'organisation WCK se sont mobilisées auprès des habitants de Gaza dès les premières semaines suivant le début du conflit entre Israël et le Hamas après l'attaque du groupe islamiste perpétrée le 7 octobre 2023. Grâce à son réseau de chefs et de professionnels du secteur alimentaire ainsi qu'avec l'aide de bénévoles, l'ONG est à même d'importer des vivres pour initier l'aide et peut compter sur des partenaires pour poursuivre la distribution des repas aux sinistrés.

Gaza n'est pas la première mission pour laquelle le chef José Andrés et son ONG se sont engagés. Word Central Kitchen a été fondé en 2010 après le séisme dévastateur en Haïti et s'est depuis retrouvé sur de nombreux lieux de sinistres : Porto Rico après le passage de l'ouragan Maria en 2017, diverses actions aux Etats-Unis en 2020 pendant la pandémie de Covid-19 ou en Ukraine en 2022 après l'invasion du pays par la Russie. Depuis 2010, 350 millions de repas ont été distribués selon l'ONG. 

200 tonnes de vivres en route et 500 tonnes à venir

Parmi les 200 tonnes d'aides alimentaires récoltées et en cours d'acheminement vers Gaza, on trouve du riz, des légumes, des sources de protéines, des conserves... Un large éventail de vivres pour répondre aux besoins des civils qui se trouvent un plein conflit armé. L'apport est déjà colossal et "notre équipe dispose de 500 tonnes supplémentaires d'aide à Chypre, prêtes à être chargées sur les futurs bateaux" prévient José Andrés. 

Mais depuis le début du conflit, l'aide apportée se concentre surtout au sud de la bande de Gaza, comme le faisait remarquer le chef étoilé sur ses réseaux lors d'un déplacement à Gaza en décembre dernier : "J'ai visité de nombreuses cuisines de WCK à Gaza. Celle-ci est à Rafah [...] sert des milliers de repas par jour… en plus de livrer nos kits alimentaires à des milliers de familles par jour. La situation dans le sud est tendue mais… La vraie crise est dans le nord où des centaines de milliers vivent dans des conditions terribles". Et c'est justement vers le nord de Gaza que José Andrés souhaite acheminer une partie de l'aide apportée par le convoi maritime, car "les habitants du nord de Gaza souffrent et ont vraiment besoin de cette nourriture".

Mais si l'entrée de l'aide humanitaire au sud de Gaza est déjà compliquée, elle est encore plus empêchée en direction du nord. Conséquence : la nourriture manque en quantité dans toute l'enclave. Pour faire venir davantage de vivres, la WCK travaille en parallèle de l'envoi du bateau à la construction d'une jetée "qui [leur] servira à décharger l'aide avant de la charger sur des camions qui livreront la nourriture". Cette jetée est pour l'heure le seul espoir de faire venir de l'aides par la mer et de contourner une partie des difficultés opposées aux convois humanitaires à l'entrée de Gaza.

Un million de repas par jour

Avec ces 60 cuisines WCK déjà implantées et l'arrivée de tonnes de vivres à Gaza, le chef cuisinier étoilé se fixe l'objectif de pouvoir distribuer un million de repas par jour dans la bande de Gaza, en plus de celui de distribuer une partie de ces repas dans le nord de l'enclave palestinienne.

L'aide fournie par l'ONG de José Andrès est précieuse, mais elle ne peut pas suffire à répondre aux besoins des Gazaouis. Comme le rappelait le Programme alimentaire mondial (PAM) fin-février 2024, il y a un risque réel de famine dans la bande de Gaza d'ici à mai selon le Comité d'examen de la famine. L'ONU a elle aussi mis en garde contre ce risque qui semble de plus en plus inévitable.