Attentat en Russie : les suspects torturés, leurs aveux soutirés sous une extrême violence

Attentat en Russie : les suspects torturés, leurs aveux soutirés sous une extrême violence Les assaillants présumés de l'attentat à Moscou sont apparus très affaiblis devant le tribunal. Ils auraient été torturés pendant leur interrogatoire.

Le bilan de l'attentat du Crocus City Hall à Moscou se serait encore alourdi. Le Monde fait état lundi de 144 morts et 285 blessés. L'organisation Etat islamique a revendiqué l'attaque et pourtant le pouvoir russe persiste à ne pas la mentionnant, assurant en revanche que les assaillants essayaient de se rendre en Ukraine, après l'attaque, où ils avaient des contacts. Les quatre assaillants présumés ont été placés en détention provisoire par un tribunal de la capitale russe et encourent la prison à perpétuité, selon un communiqué du tribunal Basmanny de Moscou. 

Trois d'entre eux sont passés aux aveux en plaidant coupable. Cependant, selon Le Monde, deux d'entre eux au moins auraient subi de la torture pendant leur interrogatoire. Une vidéo diffusée par la chaine Telegram samedi montrait, en effet, l'interrogatoire d'un des suspects, Saidakrami Murodali Rachabalizoda, lors duquel un homme en tenue de camouflage le tient au sol et lui sectionne un morceau de l'oreille droite avec un couteau. Il tente aussi, sur les images, de le forcer à le manger.

Le lendemain, la chaine russe a publié une autre photo montrant Fariduni Shamsidin, l'un des accusés, interrogé et torturé par électrocution. Sur le cliché, il est allongé sur le sol, pantalon baissé, avec un générateur électrique relié à ses parties génitales. Le site russe Meduza affirme que les interpellés ont bien été "torturés pendant leur interrogatoire". La question de la sincérité des aveux peut alors être soulevée.

Les suspects en mauvais état au tribunal

Des images ont aussi été diffusées montrant les suspects amenés dans la salle d'audience menottés et assis dans la cage de verre. Certains ont des bandages, du sang sur le visage et l'un d'entre eux est arrivé en chaise roulante. Ils apparaissent, en effet, très affectés physiquement. "Ils ont été traînés devant la cour, d'abord les yeux bandés, puis le visage découvert, avec des signes de gonflement du visage et des oreilles, l'un d'entre eux était même dans un fauteuil roulant", a décrit le media italien Corriere della Sera.

"La détention a été aussi sévère que possible. L'objectif principal était d'obtenir des informations qui aideraient à en savoir plus sur les instigateurs. Les officiers du FSB, sachant ce que les fuyards avaient fait à Crocus, se sont retenus avec difficulté", a précisé le journal russe Moskovski Komsomolets.