Mort de Navalny : Vladimir Poutine n'aurait pas ordonné l'assassinat de son principal opposant

Mort de Navalny : Vladimir Poutine n'aurait pas ordonné l'assassinat de son principal opposant Le président russe Vladimir Poutine n'a probablement pas ordonné l'assassinat de l'opposant politique Alexeï Navalny, selon des sources proches des agences américaines du renseignement.

La mort d'Alexeï Navalny a été annoncée le 16 février dernier par l'administration pénitentiaire russe. Des agences de renseignement américaines ont établi que Vladimir Poutine n'avait probablement pas ordonné que l'opposant russe soit tué, selon le Wall Street Journal.  L'homme de 47 ans a rendu son dernier souffle dans le centre pénitentiaire de Kharp, dit le "loup polaire", situé dans l'Arctique russe, où il purgeait une peine de 19 ans de prison pour "extrémisme".

Alors que les proches de Navalny ont pointé su doigt la responsabilité  du Kremlin dans la mort d'Alexeï Navalny , le Wall Street Journal précise que le renseignement americain "ne remet pas en cause la culpabilité de Poutine quant à la mort de Navalny, mais établit plutôt qu'il ne l'a sans doute pas ordonnée, à ce moment spécifique". D'après le journal,  "l'analyse de faits publics, comme le timing de sa mort et la façon dont celle-ci a fait de l'ombre à la réélection de Poutine" à la présidence de la Russie, un mois plus tard. Le Wall Street Journal reconnaît que "les circonstances exactes de sa mort pourraient bien ne jamais être déterminées".

Un empoisonnement avant une incarcération

Le 20 août 2020, Alexeï Navalny est victime d'une tentative d'assassinat par empoisonnement, lors d'un vol reliant Tomsk à Moscou. Il est transféré et soigné en Allemagne, où des analyses confirment l'empoisonnement au Novitchok. L'épisode est source d'une montée de tensions entre l'Allemagne et la Russie. Dès le 17 janvier 2021, Navalny remonte délibérément dans un avion pour rentrer en Russie.

Il est arrêté dès son atterrissage et se voit reprocher de n'avoir pas honoré les convocations obligatoires dans le cadre de sa liberté conditionnelle, pendant tout le temps de sa convalescence en Allemagne. Pour ces manquements, il est condamné à trois ans et demi de prison. Le verdict est dénoncé à l'étranger, notamment par le président français Emmanuel Macron, et provoque d'importantes manifestations en Russie. 

En mars 2022, lors d'un nouveau procès, Alexeï Navalny écope de neuf années d'internement en "régime sévère" pour escroquerie. En juillet 2023, un autre tribunal le condamne à 19 ans de réclusion pour "extrémisme". En décembre, il est transféré dans la colonie pénitentiaire du "loup polaire", dans l'Arctique russe. C'est là qu'il finira ses jours, deux mois plus tard, le 16 février 2024, dans des circonstances qui font encore l'objet de nombreux questionnements.