Gaza : les otages font-ils partie de l'accord de cessez-le-feu à l'étude ?
Israël met la pression. Le ministre de la Défense israélien, Yoav Gallant a prévenu ce mardi 7 mai que l'armée était prête à "intensifier" ses opérations militaires contre le Hamas à Gaza s'il n'y avait pas d'avancées sur la libération des otages détenus par l'organisation terroriste. Lundi 6 mai 2024, le Hamas annonçait dans un communiqué avoir informé l'Egypte et le Qatar - pays médiateurs avec les Etats-Unis - de son approbation quant à "leur proposition pour trouver un accord de cessez-le-feu" avec Israël à Gaza après des semaines de pourparlers infructueux.
L'accord négocié au Caire doit porter notamment sur un échange de Palestiniens détenus par Israël contre des otages retenus dans la bande de Gaza. Au total, 132 otages sont retenus par Hamas. Le Premier ministre, Benjamin Netanyahou, a indiqué dans un communiqué avoir donné pour consigne à la délégation israélienne de "continuer à se montrer ferme sur les conditions nécessaires à la libération" des otages.
Une proposition du Hamas "loin des exigences israéliennes"
Fin avril, un texte approuvé par Israël comprenait trois phases, dont une première de 40 jours avec la libération de 33 otages en échange de la libération de prisonniers palestiniens avec un ratio d'un pour 20. Israël avait alors décidé de libérer les personnes condamnées, en plus des femmes et des adolescents, ce qui n'était pas prévu au départ.
Problème, le récent accord entre le Hamas et Israël est loin de répondre aux exigences de l'état hébreu. Voilà pourquoi, ce mardi, l'armée israélienne poursuit ses bombardements dans le sud de la bande de Gaza. Cet accord présente d'importantes différences avec celui souhaité par Israël la semaine passée, déjà considéré comme "extrêmement généreux" par les Etats-Unis.
Dans le nouveau texte, si le Hamas envisage bel et bien de libérer 33 otages israéliens pendant une première phase de 42 jours, ce qui constitue déjà une légère différence, une altérité fondamentale existe et ne rentrait pas du tout dans les plans d'Israël. Les otages pourront être "vivants ou morts". Une réponse qui pourrait signifier que certains otages ne sont déjà plus en vie. Le ratio, qui devait être de 1 pour 20, passerait lui à un otage pour 30 prisonniers palestiniens. Pire, jusqu'à 1 pour 50 si l'otage libéré est une femme soldat. Si la nouvelle proposition du Hamas est "loin des exigences israéliennes" comme l'a indiqué le bureau du Premier ministre Benyamin Netanyahou, tous les espoirs ne sont peut-être pas enterrés.
De nouvelles discussions attendues
Le cabinet de guerre israélien a décidé d'envoyer "une délégation de haut rang en Egypte dans le but de maximiser les chances de parvenir à un accord à des conditions acceptables pour Israël" expliquent les services du Premier ministre. Le Qatar, de son côté, annonce l'envoi dès ce mardi 7 mai d'une délégation au Caire "pour relancer les négociations indirectes entre les deux parties (...) avec l'espoir de parvenir à un accord pour un cessez-le-feu immédiat et permanent" en "échange de prisonniers et d'otages". Dans le même temps, l'opération israélienne à Rafah se poursuit "afin d'exercer une pression militaire sur le Hamas dans le but de progresser vers la libération des otages et l'atteinte d'autres objectifs de guerre" confient les services de Benyamin Netanyahou.