Que risque Laurent Vinatier, le Français accusé d'espionnage en Russie ?
Laurent Vinatier a l'habitude de voyager entre l'Ukraine et la Russie. Ce spécialiste des questions d'Europe centrale, travaille depuis des années sur le conflit qui oppose les deux pays. Employé par l'ONG suisse Centre pour le dialogue humanitaire (DH), une organisation créée en 1999, qui intervient "dans la plupart des conflits mondiaux, avec des projets de médiation", le Français s'est rendu à Moscou dernièrement dans le cadre de discrets efforts diplomatiques en parallèle des États.
Soupçonné d'avoir illégalement récolté des informations sur les activités militaires de la Russie, l'homme de 48 ans a été arrêté, jeudi 6 juin. L'ONG suisse a affirmé œuvrer pour sa libération. Emmanuel Macron a appelé, vendredi 7 juin, à la libération sans délai du français. "Les éléments de propagande qui ont été donnés sur lui ne correspondent pas à la réalité", a indiqué le président de la République. "Et donc nous appelons à la clarification de tous les éléments par la Russie et à sa libération la plus rapide", a-t-il ajouté. La veille, le chef de l'État avait assuré que Laurent Vinatier n'est "en aucun cas (...) quelqu'un qui travaillait, qui travaille pour la France".
Un Français soupçonné despionnage a été interpellé à Moscou. "Il sagit de Laurent Vinatier. Ce nest pas un inconnu ni de la communauté française, ni des autorités russes. La mise en scène de son arrestation nest pas bon signe". @SylvainTronchet@Caroline_Roux #Russie pic.twitter.com/vxRWugOvH7
— C dans l'air (@Cdanslair) June 6, 2024
Vers de graves poursuites ?
Pour le moment, Laurent Vinatier a été formellement poursuivi pour avoir violé une loi traitant des "agents de l'étranger", rapporte BFMTV. Cette législation est utilisée par Moscou pour réprimer ses détracteurs. Considéré comme un délit, l'expert français pourrait écoper de cinq ans de prison. Mais les enquêteurs évoquent des faits entravant la "sécurité de l'État russe" pouvant présager des poursuites encore plus graves.
Ce vendredi 7 juin, le Comité d'enquête a déclaré que les enquêteurs ont demandé au tribunal du district de Zamoskvoretski de Moscou son placement en détention provisoire afin "de prendre une mesure de sûreté à l'encontre de l'accusé".