D'autres appareils prêts à exploser au Liban ? La crainte d'une escalade entre Israël et le Hezbollah
Des explosions simultanées de bipeurs mardi, d'autres de talkies-walkies mercredi. Le bilan faisait état jeudi d'au moins 37 morts et plus de 3 500 blessés, selon le ministère libanais de la Santé, dont France 24 se faisait l'écho. Si des membres du Hezbollah étaient a priori initialement visés par ces explosions attribuées pour l'heure à Israël, d'autres personnes, qui ne faisaient pas partie du mouvement, ont également été blessées, voire tuées. Parmi elles, des enfants.
Depuis, la psychose s'est installée dans la population libanaise. Beaucoup craignent de voir leurs téléphones, batteries et autres panneaux solaires exploser à leur tour. "Je n'ose plus tenir mon téléphone dans mes mains. Avant, je le posais à côté de moi pour dormir, mais maintenant, je n'ose plus", confie Mona à RFI.
Panique sur les réseaux sociaux
"Ce qui s'est passé ces deux derniers jours est effrayant, c'est surréaliste. On a l'impression de vivre un jeu vidéo", raconte Lina à l'AFP, dont BFMTV se fait l'écho. "On a tous mis nos téléphones dans une pièce isolée", ajoute celle qui confie avoir même débranché les panneaux solaires qui alimentent son domicile en électricité. Et les réseaux sociaux n'aident pas à apaiser les craintes de la population. Des images de panneaux solaires et autres objets électroniques détruits circulent, sans pour autant que l'on sache s'ils ont explosé d'eux-mêmes ou ont simplement été victimes des explosions de bipeurs et de talkies-walkies.
Le gouvernement libanais, lui, tente d'appeler au calme. "Il y a beaucoup de rumeurs, un interphone a explosé, un système d'énergie solaire a explosé, une télévision a explosé, un smartphone a explosé…" a estimé auprès de Reuters le ministre de l'Information du gouvernement intérimaire, ajoutant : "Il y a beaucoup de mensonges, beaucoup de fausses nouvelles et cela n'aide pas du tout." Mais le traumatisme est puissant.
"On se demande bien quelle sera la prochaine étape"
"Beaucoup d'attaques sont au niveau des yeux", constate auprès de RFI le docteur Elie Gharios, qui s'inquiète pour l'avenir : "Avec la spirale de violence à laquelle on assiste, on se demande bien quelle sera la prochaine étape."
Jeudi, le chef du Hezbollah libanais a accusé Israël d'avoir "franchi toutes les lignes rouges" et averti l'État hébreu qu'il recevrait "un terrible châtiment et une juste rétribution, là où il s'y attend et là où il ne s'y attend pas", laissant entendre qu'une riposte était déjà en cours de préparation.