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Investiture de Donald Trump : des mesures radicales et hâtées pour son 1er jour

Devenu le 47ème président des Etats-Unis, Donald Trump a pris de premières mesures dès son investiture en signant des décrets concernant l'immigration, l'économie ou le retrait de son pays d'accords internationaux. Il a également répété certaines menaces et provocations à l'égard de pays voisins.

Donald Trump a retrouvé la Maison Blanche et devenant le 47ème président des Etats-Unis le lundi 20 janvier. Un deuxième mandat que le républicain a commencé sur les chapeaux de roue en multipliant les annonces et surtout la prise de mesures politiques avec la signature de décrets présidentiels, des "executive orders". Le milliardaire a donné le ton de sa politique qui, sans surprise, penche très à droite et à l'extrême droite et poursuit un objectif : redonner leur "grandeur" aux Etats-Unis avec l'avènement d'un nouvel "âge d'or". "Chaque jour durant mon mandat, je placerai les États-Unis en premiers", a-t-il affirmé reprenant son slogan "America First" et son credo "Make America great again".

Officiellement investi dans l'enceinte du Capitole, les conditions météorologiques n'ayant pas permis d'organiser la cérémonie d'investiture en extérieur, Donald Trump a prêté serment - sans poser la main sur la Bible et la Constitution, un geste historique et traditionnel mais pas obligatoire - et a prononcé son discours inaugural. Il s'est dans la foulée rendu au Capital One Arena où il a, devant une foule de 20 000 spectateurs, signé des dizaines de décrets sous les applaudissements : immigration, relations internationales, économies, mesures sociales... Tout y est passé. Avec un accent sur la politique migratoire.

Immigration, taxes... Trump contre le reste du monde

Donald Trump qui veut lancer le "plus grand programme d'expulsions de l'histoire des Etats-Unis" a annoncé plusieurs mesures : "Je vais envoyer des troupes à la frontière sud pour repousser l’invasion désastreuse de notre pays", a-t-il indiqué précisant que "toutes les entrées illégales seront immédiatement stoppées et nous commencerons à renvoyer des millions et des millions d’étrangers criminels là d’où ils viennent". Des mesures qui s'accompagnent de l'entrée en vigueur de l'état d'''urgence nationale à la frontière" avec le Mexique. 

Mais si Donald Trump veut protéger ses frontières, il est moins regardant quand il s'agit de celles de ses voisins et envisage même d'empiéter sur ces dernières comme au Panama où le président américain lorgne sur le contrôle du canal. "Le canal appartient et continuera d’appartenir au Panama", a réagi le président du Panama José Raul Mulino, sur X, disant rejeter les déclarations du milliardaire. L'Américain s'est montré offensif envers d'autres pays mais sur le plan économique avec la confirmation de la mise en place de taxes douanières de 25% sur les produits provenant du Mexique et du Canada à partir du 1er février. Une logique qui s'inscrit dans une volonté de "taxer les pays étrangers pour enrichir [ses] concitoyens" et qui pourrait toucher l'Europe prochainement. A ce sujet, le commissaire européen au commerce a fait savoir que "nous sommes prêts à défendre les intérêts économiques de l’Union européenne".

Retrait des accords de Paris et de l'OMS

Donald Trump a pris toute une série d'autres mesures économiques et sociales pour le 1er jour de son deuxième et dernier mandat. Il a annoncé la fin des mesures environnementales du Green New Deal mises en place par l'administration Biden, mais aussi le retrait des Etats-Unis des accords de Paris sur le climat qu'il qualifie "d'escroquerie" unilatérale bridant les Etats-Unis. Le républicain s'était déjà retiré de ces accords lors de son premier mandat, mais cette fois il accompagne sa décision d'une mise en place de "l'état d’urgence énergétique" pour faciliter la production d’hydrocarbures aux États-Unis : "Nous allons forer à tout-va". Dans la série des alliances internationales, Donald Trump veut aussi rompre avec l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) dont les Etats-Unis sont les principaux donateurs. Il dénonce là aussi une "escroquerie" pointant l’écart des contributions financières américaines et chinoises.

Sur un plan plus social, Donald Trump s'est une nouvelle fois montré très conservateur en annonçant "mettre fin au délire transgenre" : "À partir d’aujourd’hui, la politique officielle du gouvernement des États-Unis sera de dire qu’il n’y a que deux sexes, masculin et féminin", a-t-il déclaré ajoutant que "les fonds fédéraux ne doivent pas être utilisés pour promouvoir l’idéologie de genre". Il a d'ailleurs mis fin à tout programme de diversité et d’inclusion au sein du gouvernement fédéral. Une mauvaise nouvelle pour la communauté LGBTQ+ qui contraste avec l'annonce faite par le républicain sur la grâce présidentielle accordée à 1 500 émeutiers ayant pris part à l'assaut du Capitole en janvier 2021.

Dernières mises à jour

13:54 - Plusieurs décrets de Trump déjà contestés en justice

Les décrets présidentiels signés par Donald Trump hier, au 1er jour de son mandat, font déjà l'objet de recours devant la justice. Parmi les textes contestés, on trouve celui qui remet en cause le droit du sol pourtant prévue par le 14ème amendement de la Constitution. Le président censé assurer le respect des lois ne peut lui-même s'affranchir des textes législatives et en particulier de la Constitution. L'American Civil Liberties Union (ACLU), une des principales organisations de défense des libertés civiques aux Etats-Unis, a ainsi annoncé porté plainte. a annoncé avoir porté plainte contre ce décret. Une autre action pourrait être engagé contre le même décret par l'Etat de New-York. La gouverneure démocrate de l'Etat, Kathy Hochul, a indiqué étudier le détail du décret et a prévenu être "prête à prendre toutes les mesures en son pouvoir".

D'autres décrets ont été remis en cause, mais ceux-là concernent les nominations de certains personnalités par Donald Trump, notamment celle d'Elon Musk à la tête d'un "département de l’efficacité gouvernementale" (DOGE). Des groupes d'intérêt public ont jugé que ce département ne respectait pas les lois sur la transparence des comités consultatifs gouvernementaux, rapporte le Washington Post.

12:33 - La positions de l'Europe après le retour de Trump à la Maison Blanche

Donald Trump a déjà pris des mesures radicales en matière d'économies et de commerces international en promettant des taxes douanières de 25% sur tous les produits venant du Canada et du Mexique et des taxes à 10% sur certains produits exportés par la Chine. Des menaces ou des actions qui pourraient finir par toucher l'Europe, laquelle se prépare à dévoir faire face au républicain. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a ainsi assuré à Davos que l'UE se montrera "pragmatique" dans ses échanges avec les États-Unis et veillera toujours à défendre ses "intérêts" et ses "valeurs" : "Notre priorité absolue consistera à engager le dialogue sans attendre, à examiner quels sont nos intérêts communs et à nous préparer à la négociation".

D'un autre côté le commissaire européen en charge de la Prospérité et de la Stratégie industrielle Stéphane Séjourné a évoqué un "deal" avec les Etats-Unis sur France Inter : il s'agirait de proposer un meilleur investissement dans la sécurité de l'UE par ses membres en échange d'un statu quo des relations commerciales avec les Etats-Unis : "On ne peut pas avoir une guerre commerciale et en même temps construire l'Europe de la défense".

En France, le ministre des Armées Sébastien Lecornu, estime que l'investiture de Donald Trump doit avoir l'effet d'un "sérieux coup de pied au derrière pour les capitales européennes" pour les pousser à "définir un cadre d’autonomie européenne" en matière de défense. "On ne va pas échanger notre sécurité militaire contre des hamburgers", a-t-il ajouté sur France Inter refusant de commercialiser la sécurité des Français ou de la condition à des accords commerciaux.

11:50 - Réaction au retrait des Etats-Unis de l'OMS et des accords de Paris

Le retrait des Etats-Unis n'est une bonne nouvelle ni pour l'OMS, ni pour les accords de Paris censés oeuvrer pour le climat. La première a dit regretter la décision de Donald Trump et espérer un changement de pied du président américain dans un communiqué : "Nous espérons que les États-Unis reviendront sur leur décision et nous sommes impatients d'entamer un dialogue constructif pour maintenir le partenariat entre les États-Unis et l'OMS, au bénéfice de la santé et du bien-être de millions de personnes dans le monde".

Quant aux accords de Paris, c'est la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen qui a réagi en rappelant que ces accords "demeurent le meilleur espoir de l'humanité toute entière" contre le réchauffement et le dérèglement climatique. Faisant un parallèle entre les Etats-Unis et l'Europe, elle a assuré au Forum économique mondial de Davos, en Suisse, que l'Union européenne "gardera donc le cap et continuera de coopérer avec toutes les nations qui ont la volonté de protéger la nature et d'arrêter le réchauffement planétaire".

11:18 - "Vous êtes virés" : Trump annonce destituer au moins 1000 personnes de son administration

Aussitôt installé à la Maison Blanche, Donald Trump a décidé de faire du tri au sein des membres de l'administration. "Mon bureau du personnel présidentiel est en train d'identifier activement et de destituer plus de mille personnes nommées par la précédente administration, qui ne sont pas alignées avec notre vision pour rendre sa grandeur à l'Amérique", a-t-il annoncé dans son premier message posté sur son réseau Truth Social après sa prise de fonctions. Si parle de 1000 renvois, pour l'heure on en compte 4 : ceux de Jose Andres du Conseil présidentiel sur le sport, la forme physique et la nutrition ; de Mark Milley du Conseil consultatif national sur les infrastructures , de Brian Hook du Centre Wilson pour les chercheurs et de Keisha Lance Bottoms du Conseil présidentiel pour les exportations. Mais Trump insiste il y en a "beaucoup d’autres à venir".

08:52 - Elon Musk nie avoir fait un "salut nazi"

C'est la première polémique après l'investiture de Donald Trump et on l'a doit à Elon Musk, allié de premier plan du président américaine depuis la fin de la campagne présidentielle. Le patron de SpaceX et Tesla est monté sur la scène du Capital One Arena hier soir saluant l'arrivée du républicain au pouvoir et promettant la conquête de Mars aux spectateurs, entre autres. Le moment a dérapé lorsqu'acclamé par la foule, l'homme le plus riche du monde a levé le brase droit dans un geste compris par certains comme un salut nazi. Elon Musk a rapidement réagi en démentant fermement toutes ces accusations sur X dénonçant un "coup tordu". "L’attaque 'tout le monde est Hitler' est tellement fatiguée", a-t-il ajouté sur son propre réseau social.

08:40 - Une mesure de Trump contraire à la Constitution

Au sujet de l'immigration, Donald Trump a également annoncé sa volonté de supprimer le droit du sol. Mais en s'attaquant à sa droit, le président des Etats-Unis va à l'encontre de la Constitution américaine dispose dans son 14ème amendement : "Toute personne née ou naturalisée aux États-Unis, et soumise à leur juridiction, est citoyen des États-Unis et de l'État dans lequel elle réside. Aucun État ne fera ou n'appliquera de lois qui restreindraient les privilèges ou les immunités des citoyens des États-Unis ; ne privera une personne de sa vie, de sa liberté ou de ses biens sans procédure légale régulière ; ni ne refusera à quiconque relevant de sa juridiction, l'égale protection des lois." Or, Donald Trump ne peut pas aller à l'encontre des lois existantes, surtout de la Constitution, même pas voie de décret. 

08:28 - Les mesures anti-migratoires de Trump appliquées dès aujourd'hui

De nombreux décrets déjà signés par Donald Trump portent sur la lutte contre l'immigration et certaines mesures pourraient être appliquées dès aujourd'hui. "Je vais envoyer des troupes à la frontière sud pour repousser l’invasion désastreuse de notre pays", déclarait le républicain hier devant une foule de ses partisans. "Toutes les entrées illégales seront immédiatement stoppées et nous commencerons à renvoyer des millions et des millions d’étrangers criminels là d’où ils viennent", a-t-il ajouté. Il a d'ailleurs déclaré l'état d'urgence nationale à la frontière avec le Mexique.

08:19 - Trump félicité par Poutine et Zelensky sur fond de guerre en Ukraine

Donald Trump a promis durant sa campagne présidentielle de mettre un terme à la guerre en Ukraine en 24 heures avant de revoir son discours et de maintenir sa promesse, mais sans préciser de calendrier. Maintenant qu'il est président des Etats-Unis, quelles relations va-t-il avoir avec la Russie et l'Ukraine ? Vladimir Poutine comme Volodymyr Zelensky ont félicité le républicain hier soir. Le premier s'est dit "ouvert au dialogue" pour aboutir à une "paix durable", mais sans changer ses conditions, tandis que le second s'est contenté d'espérer une "paix juste et durable" semblant redouter les prochaines décisions de l'Américain.

08:13 - Trump veut sortir les Etats-Unis des accords de Paris et de l'OMS

Aussitôt arrivé à la tête des Etats-Unis, Donald Trump a annoncé le retrait du pays de plusieurs organisations internationales. Des accords de Paris sur le climat d'abord, comme il l'avait déjà fait lors de son premier mandat. Climatosceptique notoire, le républicain a qualifié ces accords d'"escroquerie injuste et unilatérale". Le milliardaire envisage également de quitter l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui est chargé de gérer les épidémies mondiales et autres enjeux sanitaires. "L'OMS nous a escroqués", a-t-il affirmé pour justifier sa décision en évoquant un écart des contributions financières américaines et chinoises. Les Etats-Unis sont le pays qui financent le plus l'organisation et Donald Trump a enjoint les agences fédérales à "suspendre le transfert futur de tout fonds, soutien ou ressource du gouvernement des États-Unis à l'OMS" et de trouver "des partenaires américains et internationaux crédibles" pour assurer les missions de l'OMS.