Kristina Rady : "Bertrand est fou", ce message désespéré laissé à ses parents avant son suicide

Kristina Rady : "Bertrand est fou", ce message désespéré laissé à ses parents avant son suicide L'ex-conjointe de Bertrand Cantat, Kristina Rady, avait laissé un message sans équivoque à ses parents six mois avant son suicide. Elle décrivait le comportement extrêmement violent et insupportable du leader de Noir Désir.

Kristina Rady au centre de toutes les attentions. Le parquet de Bordeaux a annoncé, jeudi 24 juillet, rouvrir le dossier lié à la mort par suicide de l'ex-conjointe de Bertrand Cantat. Le procureur de la République de Bordeaux, Renaud Gaudeul, a déclenché une enquête préliminaire pour "violences volontaires" par conjoint. La justice cherche à déterminer si le geste de Kristina Rady a pu être la conséquence de violences conjugales répétées de la part du chanteur. Autrement dit, a-t-il joué un rôle ou non ?

Depuis 2010, plusieurs enquêtes ont été ouvertes pour tenter de définir les raisons qui ont poussé Kristina Rady à se donner la mort par pendaison à son domicile en 2010, sans succès. La dernière procédure a été classée en 2018. Pour rappel, le chanteur de Noir Désir vivait chez son ex-femme après sa libération en 2007 et se trouvait au domicile la nuit du décès.

"Plusieurs affirmations et témoignages ne figurant pas dans les quatre dossiers" dans les mains de la justice, mais présents dans le documentaire "Le cas Cantat", diffusé sur Netflix en mars dernier, ont conduit le parquet à la réouverture de l'enquête sur les causes de la mort de Kristina Rady. "Des recherches m'ont permis de retrouver trois autres procédures subséquentes ouvertes en 2013, 2014 puis 2018, classées sans suite", a également indiqué le procureur de Bordeaux.

Pour rappel, dès 2013, une enquête à charge contre Bertrand Cantat sortait en librairie. "Bertrand Cantat-Marie Trintignant. L'amour à mort", publiée aux éditions de L'Archipel, dont des extraits étaient publiés par l'Express. Pour étayer le récit, les auteurs - les journalistes Stéphane Bouchet et Frédéric Vézard - ont sorti de l'ombre un message laissé par Kristina Rady à ses parents six mois avant son suicide.

"Je dois disparaître", Kristina Rady décrit plusieurs violences conjugales 

Kristina Rady était celle avec qui Bertrand Cantat avait choisi de partager sa vie à nouveau après le drame de Vilnius en 2003 et son retour en France. Une vie difficile si l'on en croit le message exhumé par les auteurs du livre. "Hélas, je n'ai pas grand-chose de bon à vous offrir", commence Kristina Rady qui s'excuse de ne pas avoir donné de nouvelles depuis des mois. Puis elle donne quelques détails sur "l'enfer" que lui ferait vivre Bertrand Cantat. Elle dit avoir "du travail", ce que Cantat ne "supporte pas". Elle affirme subir des violences conjugales, avoir "failli y laisser une dent", avoir le coude "totalement tuméfié", un cartilage "cassé" après que Cantat lui a "jeté quelque chose". Elle dit que la veille, "Bertrand a tout cassé". "Il m'a balancé mon téléphone, mes lunettes. Selon moi, Bertrand est fou", poursuit-elle.

"Tout le monde, bien sûr, dans la rue le considère comme une icône. Comme un exemple, comme une star, et tout le monde désire que pour lui tout aille bien" se désespère aussi Kristina Rady dans ce message. "Et après il rentre à la maison et il fait des choses horribles avec moi devant sa famille". Kristina Rady évoque même la dispute qui avait coûté la vie à Marie Trintignant en 2003 : "A l'époque cela ne m'était pas arrivé à moi, tandis que maintenant cela m'arrive". Elle dit encore qu'une "série d'événements encore plus regrettables que ceux de 2003 a eu lieu". Et si elle ou un autre témoignait de la violence du chanteur, elle semble certaine qu'il "se suiciderait, et alors les enfants resteraient là, orphelins".

Dans le message de 7 minutes laissé à ses parents, Kristina Rady envisage donc la fuite, de "réunir [ses] forces maintenant" et de "s'enfuir avec Liszka [le surnom de leur fille - NDLR], mais sans même savoir où". "Si j'en ai la force et qu'il n'est pas trop tard, je déménagerai dans un autre pays et je disparaîtrai simplement, car je dois disparaître", poursuit-elle. C'est manifestement un autre choix que l'ex-épouse de Bertrand Cantat a fait. Leur idylle tourmentée s'est terminée le 10 janvier 2010, jour où elle s'est pendue à Bordeaux, dans leur domicile, pendant que Bertrand Cantat dormait. Mariés en 1997, Kristina Rady et Bertrand Cantat ont eu deux enfants, Alice et Milo.

Aujourd'hui, en 2025, l'ancienne avocate du dernier compagnon de Kristina Rady reconnaît être "très soulagée" du "changement radical de position du parquet de Bordeaux", auprès de l'AFP. Pour ce qu'elle qualifie d'une "affaire de suicide forcé", elle précise que le témoignage d'un infirmier - dans le documentaire de Netflix - fait figure d'"élément nouveau" qui "corrobore le fait que Kristina Rady était victime de violence conjugale". Elle assure également avoir "de nouveaux témoignages à transmettre au parquet de Bordeaux". La suite des évènements s'annonce complexe. Les réalisateurs du documentaire accepteront-ils de communiquer à la justice l'identité du témoin anonyme ? Ce témoin acceptera-t-il d'être entendu ? Des questions qui restent sans réponse. C'est la quatrième fois que la justice s'intéresse à d'éventuelles violences commises par Bertrand Cantat sur son ex-conjointe.