Valérie Trierweiler : d'amante à meilleure opposante à François Hollande ?

Alors que le chef de l'Etat s'est rebâti ces dernière semaines une image de père de la nation, incarnant un président protecteur des intérêts de la France, Valérie Trierweiler le ramène à son aversion présumée contre les plus modestes. Enième tacle personnel qui prend des dimensions politiques.

[Mis à jour le 20 juillet 2015 à 15h39] Les opposants politiques à François Hollande, de droite et d'extrême droite, doivent sans doute regarder avec perplexité la hausse de popularité du chef de l'Etat ces derniers jours. La gestion de la crise grecque et son discours d'inflexibilité à l'égard de la menace terroriste y sont probablement pour beaucoup. François Hollande a revêtu à nouveau son costume de père de la nation, six mois après les attentats de janvier, où il s'était affiché, de manière accomplie, comme un homme d'Etat rassembleur. Difficile pour l'opposition, dans ce contexte, de marteler un discours anti-Hollande vraiment audible, d'autant que la droite apparaît divisée sur les questions européennes et le dossier grec.

Pour le chef de l'Etat, le coup politique le plus embarrassant du moment serait celui qui parviendrait à le ramener à ses échecs en matière de politique intérieure, au pouvoir d'achat des Français les plus modestes, au chômage qui ne diminue pas, etc... Et las pour François Hollande, il suffit qu'un message apparaisse sur compte Twitter de Valérie Trierweiller pour que l'ensemble des médias relaient l'information. En l'occurrence, une large partie de la presse s'est fait l'écho de ce message écrit par un internaute retweeté sur son réseau social : "Le prix de la viande !!?? J'm'en fout moi, je suis un #sansdents". En pleine grogne des éleveurs qui exigent une hausse des prix auquels ils vendent leurs produit aux intermédaires, l'attaque n'est pas anodine, elle revêt une dimension politique.

EN VIDEO - Valérie Trierweiler s'est livré récemment dans Femme Actuelle, confessant avoir été malheureuse à l'Elysée :

L'expression des "sans-dents", c'est d'ailleurs Valérie Trierweiler qui l'a rendue populaire auprès des mécontents de François Hollande, qui estiment que le président n'en fait pas assez pour les plus précaires. La journaliste de Paris Match avait révélé dans "Merci pour ce moment" que le chef de l'Etat, selon ses dires, employait cette expression pour parler des Français les plus modestes. Depuis, la suspicion que le président socialiste ait des arrières-pensées politiques, et fasse usage de démagogie en s'adressant aux plus précaires, demeure. Il suffit de se rendre sur les réseaux sociaux à chaque sortie médiatique de François Hollande sur les sujets économiques pour se rendre compte de la véhémence des réactions d'hostilité à sa politique.

Compte tenu de la capacité de nuisance de Valérie Trierweiler à l'endroit du chef de l'Etat sur les réseaux sociaux et dans les médias, l'ancienne Première dame est en passe de devenir l'une de ses premières opposantes politiques.

Hollande pas assez à gauche ?

Par rancune ou par obsession contre son ancien compagnon, Valérie Trierweiler fait de la politique. Depuis quelques semaines, sans s'étendre sur le sujet, sans longues diatribes, elle en dit suffisamment pour affirmer deux choses : Premièrement, le pouvoir corrompt, l'élitisme ronge la démocratie. Second point : le président de la République n'affirme pas assez le caractère socialiste de sa politique. "C'est quasiment impossible d'évoluer dans une oligarchie où tout le monde ne vous regarde pas de la même façon. Ce milieu est hors-norme. C'est une bulle" disait-elle il y a quelques jours dans Femme Actuelle. Et de rajouter : "Je suis de gauche et je le reste, mais j'aimerais que la politique soit plus à gauche". Est-ce à dire qu'elle ne sait pas pour qui voter en 2017 ? "Ça dépend qui est candidat. Une partie des idées de Jean-Luc Mélenchon m'intéresse" répond-t-elle.