Qui est Matteo Maria Zuppi, un des cardinaux qui pourrait bien être le successeur du pape François ?
Tous les regards sont tournés vers le Vatican depuis la mort du pape François, le lundi 21 avril. Après ses funérailles viendra le temps du conclave, la réunion des cardinaux électeurs qui devront désigner le prochain souverain pontife. Celui-ci devrait avoir lieu entre le 6 et le 10 mai, la date exacte n'ayant pas encore été choisie. 135 cardinaux sont éligibles pour prendre la succession du pape François. Il s'agit de ceux qui sont âgés de moins de 80 ans. Deux d'entre eux se sont désistés pour des raisons de santé. Techniquement, les 133 cardinaux restants pourraient tous devenir le prochain pape. Mais seuls 15 d'entre eux sont "papabile", selon Charente libre, c'est-à-dire favoris pour prendre la succession de François. Parmi eux se trouve Matteo Maria Zuppi, l'archevêque de Bologne (Italie) âgé de 69 ans.
Matteo Maria Zuppi était un proche du pape François. Il a été ordonné prêtre en 1981 et a mené des missions à l'international avec un rôle de médiateur dans des conflits. Il a aussi une vision progressiste de l'Église, qui n'est pas partagée par l'ensemble de ses pairs. Matteo Maria Zuppi a été nommé évêque auxiliaire de Rome en 2012 par Benoît XVI, archevêque de Bologne en 2015 et cardinal par le pape François en 2019. Il a ensuite pris la tête de la Conférence épiscopale italienne, qui réunit les évêques italiens et qui sert de principale assemblée des prélats d'Italie.
Ses missions au Mozambique et en Ukraine
Matteo Maria Zuppi a joué le rôle, à partir de 1990, de médiateur dans les négociations entre le gouvernement du Mozambique et le parti de résistance, engagé dans une guerre civile depuis 1977. Après près de deux ans de négociation, la médiation a abouti à la signature d'accords de paix entre les deux parties, nommés accords de Rome. Après leur signature, Matteo Maria Zuppi a été nommé citoyen d'honneur du Mozambique.
Il prend aussi part à la tentative de paix en Ukraine. Comme l'a annoncé le bureau de presse du Saint-Siège en mai 2023, il a été chargé de mener une mission afin d'apaiser les tensions dans le conflit en Ukraine. Après des visites en Ukraine et en Russie, il a appelé à "tout faire pour favoriser les négociations" dans son livre "Dieu ne nous laisse pas seuls. Réflexions d'un chrétien dans un monde en crise" (éd. Piemme), selon Vatican News.
Ses positions progressistes
Tout comme le pape François, Matteo Maria Zuppi a une position concernant l'immigration qui est bien différente de celle des derniers leaders italiens. Le 18 février 2024, il s'est exprimé sur la RAI (télévision publique italienne) sur plusieurs sujets, dont celui des migrations. À l'inverse du gouvernement actuel de Giorgia Meloni, l'archevêque de Bologne a réaffirmé la position de l'Église qui "prend parti pour la 'personne'", soulignant "l'importance d'un dialogue continu et constructif avec tous les gouvernements, y compris le gouvernement actuel (celui de Giorgia Meloni, ndlr)", notamment à propos des migrations liées à la guerre en Ukraine, rapporte Vatican News.
Il est aussi l'une des personnalités religieuses qui affiche une des visions les plus progressistes concernant les droits LGBT. En juin 2022, il a permis à un couple de personnes de même sexe de s'unir en recevant une bénédiction religieuse. Une bénédiction qui a été soutenue par la Curie de Bologne, mais pas par une partie de ses pairs toujours farouchement opposés à ces unions.