Olivier Ferrand : qui était vraiment le député mort ce week-end ?
Olivier Ferrand est mort à 42 ans d'un arrêt cardiaque lors d'un jogging matinal. Marié, père d'une fille de 12 ans, c'est un jeune quadra considéré comme un espoir du PS et futur cadre probable du parti qui vient de disparaître. Le député était surtout connu pour avoir créé en 2008 Terra Nova, un "think tank" (ou laboratoire d'idées) indépendant, qui s'appuie sur un réseau de près d'un millier d'experts proches du PS. La structure est devenu en 2012 l'une des plus influentes de France sur la scène médiatique et politique, relayée par de nombreux journaux : Mediapart, Libération, Rue 89, Le Nouvel Observateur...) et des personnalités du PS comme Lionel Jospin, Pierre Moscovici et Arnaud Montebourg.
Diplômé de HEC, de Sciences Po et de l'ENA, il avait commencé sa carrière à la direction générale du Trésor. Il a été par la suite conseiller politique du Premier ministre Lionel Jospin, de Pierre Moscovici et de Romani Prodi alors président de la Commission Européenne. De plus en plus influent, Olivier Ferrand souhaitait aussi faire ses preuves devant les électeurs. Maire adjoint du 3e arrondissement de Paris de 2001 à 2007, il a été investi par le Parti socialiste en 2007 dans la 4e circonscription des Pyrénées-Orientales, où il a été battu. Beaucoup le considéraient alors comme un "parachuté" et remettaient en question sa légitimité de terrain. Cela n'a pas empêché le PS de le réinvestir une seconde fois en 2012 dans la 8e circonscription des Bouches-du-Rhône où il a été, cette fois-ci, élu de justesse.
Ses prises de position au sein de Terra Nova lui ont aussi valu de lourdes critiques. Olivier Ferrand avait notamment publié un rapport sur les mutations de la social-démocratie et le nouvel électorat de la gauche française. Selon lui, le PS devait se concentrer sur une alliance majoritaire "de la gauche radicale jusqu'au Modem, en passant par les écologistes" quitte à se passer d'une "coalition ouvrière historiquement en déclin". Une réflexion entamée qui devra se passer de cet agitateur d'idées pour se poursuivre.