Roms : des mesures pour leur donner plus de travail
Pour limiter la multiplication des campements insalubres sur le territoire, le gouvernement a décidé de faciliter l'accès au travail des Roms. Celui-ci est en effet régenté par des règles strictes au niveau européen depuis 2007 et l'adhésion de plusieurs pays de l'Est à l'UE, dont la Roumanie. Selon ces "mesures transitoires" qui devaient courir jusqu'en 2013, les Roms qui veulent travailler en France ne peuvent exercer que dans une liste de 150 métiers "sous tension". Il s'agit de professions ou la main d'œuvre manque, comme le bâtiment ou les services à la personne. Leur employeur doit en outre verser une taxe à l'Office français de l'immigration et de l'intégration. Celle-ci peut varier entre 800 et 1 500 euros. Enfin, une autorisation de la préfecture est nécessaire, ce qui peut prendre parfois plusieurs mois.
Alors que les démantèlements de camps de Roms ont fait polémiques cet été, ces règles ont notamment été pointées du doigt. En vigueur en théorie jusqu'en 2013, elles devaient empêcher une "déstabilisation des marchés de l'emploi" en Europe, mais ne faisaient, selon leurs détracteurs, qu'enfoncer les Roms dans le travail au noir et, souvent, dans la pauvreté. Concrètement, le gouvernement, par la voix de Cécile Duflot, a décidé de supprimer la taxe versée par l'employeur et d'élargir la liste des métiers ouverts aux Roms. En parallèle, les démentèlements de camps illicites devraient être poursuivis.
Aujourd'hui, environ 15 000 Roms vivraient sur le territoire français. Si les mesures ont été saluées à la gauche du PS, mais aussi par quelques députés de droite, soucieux "d'améliorer les conditions de vies des Roms", beaucoup de critiques ont accompagné ces annonces. Au PCF, on demande en effet un moratoire sur les expulsions. Quant à l'UMP, elle évoque un "appel d'air" qui pourrait attirer d'autres populations sur le territoire.
EN VIDEO - Le gouvernement va assouplir les conditions d'embauche des Roumains et Bulgares, principales nationalités des Roms, dont plusieurs campements ont été démantelés cet été.