Hollande, Royal, Villepin... Les secrets de la promotion Voltaire François Hollande, un étudiant sociable... et qui plaît aux filles

Pour écrire Le Roman de la promotion Voltaire, le journaliste Martin Leprince a rassemblé des témoignages d'une centaine de ces énarques, surnommés les "Voltairiens". Ces témoignages lui ont permis de raconter l'histoire de cette génération et de fournir des éléments pour mieux cerner les personnalités des anciens élèves : François Hollande, Ségolène Royal, Dominique de Villepin, Michel Sapin ou encore Renaud Donnedieu de Vabres. Dans les pages de cet ouvrage, on apprend ainsi que l'actuel chef de l'Etat était un étudiant sociable, entouré de filles et peu ponctuel.

françois hollande
François Hollande © Philippe Grangeaud / Solfé communication

"Comme c'était déjà le cas à Sciences Po, François Hollande fait preuve d'une grande sociabilité. Lorsqu'on l'aperçoit dans le hall ou devant l'entrée de l'école, il est systématiquement entouré d'un groupe d'élèves. Il semble adorer prendre la parole en public. Dès que quelques personnes discutent entre elles, il les rejoint et monopolise relativement la discussion, comme s'il "montait sur une estrade pour prononcer un discours". Si le jeune homme travaille beaucoup pour ses cours, il n'affiche aucun esprit
de compétition avec les autres
. Lors des travaux de groupes, où il est toujours le meneur, il démontre une parfaite connaissance des dossiers. Seul défaut : François est systématiquement en retard. Lorsque des camarades lui fixent un rendez-vous pour échanger des polycopiés ou travailler sur un exposé, il se pointe toujours une trentaine de minutes après l'heure fixée. Contrairement à d'autres camarades, François ne fait pas preuve d'un ego ostensiblement démesuré et ne passe pas pour un caractériel. Mais ne pas montrer un sentiment de supériorité ne l'empêche pas pour autant d'être intimement convaincu qu'il est le meilleur."

Du succès auprès des filles

"S'il passe son temps à discuter avec les uns ou les autres et donne l'illusion d'être copain avec chacun, François reste cependant plutôt avare en confidences. Il semble s'engager beaucoup dans les relations mais conserve toujours un côté fuyant. À l'exception de certains proches, même ses amis ne connaissent pas grand-chose de sa vie privée. Au début de la scolarité, François était en couple avec une jeune fille du nom de Dominique Robert, nièce du député du Calvados Louis Mexandeau.

"François était en couple avec une jeune fille du nom de Dominique Robert"

Lorsque le couple rompt, vraisemblablement au cours de l'année 1978, il ne met que de rares personnes dans la confidence. François ne passe pas pour un dragueur mais connaît un certain succès auprès des filles.
Malgré un physique plutôt banal, pour lequel il avoue un complexe, le jeune homme fait preuve d'un réel magnétisme. Même l'encadrement de l'ENA remarque qu'il est très souvent entouré de camarades féminines qui ne semblent pas totalement insensibles à son charme."

Les blagues et le rire de François Hollande

"Si la scolarité de l'ENA est loin de ressembler à une partie de rigolade, le rire de François résonne régulièrement dans le hall. Le leader du Caréna(1) possède un sens de l'humour aiguisé, parfois même un peu méchant. Appartenant à la famille de ceux qui tueraient pour un bon mot, il lui arrive de lancer des piques relativement blessantes, quitte à le regretter par la suite. Mais son fonds de commerce humoristique est plutôt tourné

François Hollande "possède un sens de l'humour aiguisé, parfois même un peu méchant".


vers l'ironie et l'esprit de dérision. Souvent sarcastique et doté d'un impressionnant sens de la répartie, il se révèle un maître pour les jeux de mots. Aujourd'hui, ses camarades se souviennent d'un humour très distancé mais jamais de plaisanteries grasses. Jamais ? "Jamais". Pourtant, des décennies plus tard, lorsqu'il est devenu, premier secrétaire du PS, celui-ci savait allier jeux de mots et gauloiseries. Ainsi, lors d'un déjeuner de presse de 2003, juste avant le congrès de Dijon, celui dont la motion venait de remporter le suffrage des militants faisait s'esclaffer l'assistance avec une métaphore d'une grande finesse. En évoquant les relations difficiles qu'entretenaient François Mitterrand et Michel Rocard, Hollande rappelait que l'ancien président socialiste avait usé de deux ruses pour écarter son rival, en l'empêchant de se présenter en 1981 et en lui offrant Matignon en 1988. Pour illustrer son propos dans un langage très imagé, Hollande lance : "Mitterrand l'a même eu deux fois. Une fois en l'écartant et une fois en le mettant". Ajoutant, une fois les rires calmés : "Et l'autre ne s'en est jamais remis..." En tout cas, du temps de l'ENA, "jamais de plaisanterie grasse"..."

(1) Syndicat au sein de l'ENA