Toujours sur Linternaute.com
Succès et renoncements
En 2011, à la veille de la campagne présidentielle, le site de l'Elysée publiait un document de 76 pages faisant le bilan de l'action du président de la République depuis 2007. Un document qui inspirera un autre bilan, publié sur le site du candidat, "La France Forte", en 2012. Y sont soulignés les succès de Nicolas Sarkozy sur la scène diplomatique (de la présidence de l'UE au front anti-Kadhafi), dans la lutte contre le chômage et pour le pouvoir d'achat en période de crise (suppression de tiers provisionnels, primes exceptionnelles...), au sein des universités (la loi sur l'autonomie est souvent présentée comme une réussite) ou encore dans les domaines de l'immigration et de la délinquance, malgré des chiffres contestés.
Bien loin de ce rapport, des analyses plus critiques se multiplient et soulignent les renoncements de Nicolas Sarkozy dans des secteurs figurant parmi les principales préoccupations des Français. Alors qu'il souhaitait être le président du pouvoir d'achat, le sentiment d'appauvrissement s'est intensifié dans la population, à mesure que les prix de l'énergie et de l'alimentation augmentaient. Sur le chômage, la sortie de crise semble plus longue et plus laborieuse qu'annoncée. Sur les retraites, on rappelle régulièrement que le chef de l'Etat s'était prononcé pour le maintien de l'âge de départ à 60 ans avant de revenir sur sa position en 2010...
Parmi les autres "reculs" soulignés, l'abandon de la taxe carbone, qui était à la fois une promesse de campagne et un engagement du Grenelle de l'environnement, est souvent pointé du doigt. Tout comme l'abandon du bouclier fiscal dans un tout autre registre. La mesure était présentée encore en 2011 comme l'un des marqueurs de la présidence Sarkozy. Concernant l'immigration, le candidat Sarkozy s'était engagé sur un programme "d'immigration choisie". Tandis que le ministère dédié a été supprimé en novembre 2010, le gouvernement remet en cause aujourd'hui l'immigration légale. L'année dernière encore, la remise en cause d'Hadopi par Nicolas Sarkozy lui même ou encore la fin du Conseil de la création artistique présidé par Marin Karmitz, constituaient deux autres de ces petits reniements du chef de l'Etat. Enfin, sur la scène internationale, on retiendra les hésitations de la France lors des révolutions arabes, mais aussi le changement radical de politique vis-à-vis de Mouammar Kadhafi, reçu à Paris en 2007 et bombardé en 2011.