Patrick Devedjian : des coups durs en série

Patrick Devedjian : des coups durs en série Patrick Devedjian n'est plus député : le Conseil constitutionnel vient en effet d'invalider son élection. Un nouveau coup dur après les révélations récentes de sa présumée relation passée avec Valérie Trierweiler.

Patrick Devedjian vit des moments plutôt désagréables. Il y a quelques jours, deux journalistes révélaient dans un livre sa présumée relation cachée avec Valérie Trierweiler au début des années 2000, alors que l'homme politique était déjà engagé avec une autre femme. Patrick Devedjian avait porté plainte contre les deux auteurs. Aujourd'hui, il doit encore faire face à un coup dur : l'annulation par le Conseil Constitutionnel de son élection de député, pour non respect du code électoral.

Elu député UMP en juin dernier dans la 13e circonscription des Hauts-de-Seine, Patrick Devejdian avait choisi comme suppléant un élu déjà remplaçant d'un sénateur. Il contrevient ainsi à l'article L.O. 134 du code électoral qui interdit au suppléant d'un parlementaire de remplacer un candidat à l'Assemblée nationale. Un autre député siégant dans le groupe UDI (Union des démocrates indépendants), Henri Plagnol, n'a pas respecté cette même disposition. Son élection a également été annulée.

Patrick Devedjian, ancien ministre et président du conseil général des Hauts-de-Seine, avait fait mention du fait que son suppléant, M. Siffredi, avait "démissionné" de son poste de remplaçant au Sénat et qu'il était donc libre de le remplacer à l'Assemblée nationale. Un argument que le Conseil des sages a jugé irrecevable, rappelant "qu'aucun texte ne permet de renoncer à la qualité de suppléant de parlementaire".

Le recours en annulation de l'élection de Patrick Devedjian a été intenté par Julien Landfried, son rival de gauche lors de l'élection législative. Il s'agit donc d'une première victoire pour ce candidat qui avait été battu par seulement 200 voix d'avance lors du scrutin du mois de juin. Les électeurs vont prochainement être appelés à voter pour une nouvelle élection. Un autre coup dur n'est pas du tout à exclure pour le président du conseil général des Hauts-de-Seine, qui pourrait ne pas retrouver sa députation.

S'il perd son siège à l'Assemblée, Patrick Devedjian serait, de fait, affaibli dans les Hauts-de-Seine. L'ancien ministre ne cache pas ses mauvaises relations avec Isabelle Balkany et son époux Patrick Balkany, député de la 5e circonscription des Hauts-de-Seine et maire de Levallois-Perret, qui lui rendent la vie dure depuis plusieurs années. Plus généralement, dans le département, Patrick Devedjian doit faire face à l'hostilité manifeste de certains Sarkozystes, à commencer par Jean Sarkozy avec qui il entretient des relations tendues.

En juin 2012, la directrice de cabinet de Patrick Devedjian, Marie Guillaume, avait publié un roman intitulé "Le Monarque, son fils, son fief", qui dénonçait de manière détournée et caricaturale les manoeuvres supposées du "clan Sarkozy". Patrick Devedjian, alors accusé d'avoir commandité ce livre à dessein, n'avait pas pu s'opposer au licenciement de sa directrice de cabinet.

Lors de la nouvelle élection qui viendra remplacer le scrutin de juin, Patrick Devedjian ne devrait pas être très soutenu par son propre camp. Il pourrait se retrouver bien seul pour défendre ses chances face au candidat de gauche.