Samia Ghali : la socialiste dure sur les Roms et pro-armée qui a fait chuter une ministre
Samia Ghali a créé la surprise lors de la primaire marseillaise du parti socialiste pour les municipales. C'est elle qui a sorti de la compétition la ministre Marie-Alette Carlotti dès le premier tour. Personne ne s'attendait à ce que l'actuelle maire du 8e secteur de Marseille vienne ainsi déjouer les pronostics. Mais Samia Ghali n'en est pas à sa première bataille en politique. A 45 ans, cette élue de Marseille est aussi conseillère régionale de PACA depuis novembre 2011 et sénatrice des Bouches-du-Rhône depuis 2008. Pourtant, malgré un parcours politique dont peu d'élus de Marseille peuvent se targuer, Samia Ghali n'est pas encore connue du grand public.
Sur la scène nationale, Samia Ghali a pourtant fait parler d'elle à l'été 2012 lorsqu'elle a lancé un appel médiatique pour faire intervenir l'armée dans les quartiers sensibles de Marseille, afin de lutter contre le trafic de drogues. Un "coup de sang", suivi de quelques autres contre le gouvernement et une liberté de parole qui ne semble pas se tarir depuis l'année dernière. Lorsque des riverains de Marseille ont souhaité "faire justice eux-mêmes" et expulser des Roms des camps illicites, la sénatrice assure alors "comprendre l'exaspération" des personnes mises en cause. "Il faut arrêter de faire des tables rondes et prendre des décisions. Le maire de Marseille doit trouver des terrains pour les Roms" explique-t-elle alors au Figaro.
"Enfant des quartiers nord"
Elue de terrain, Samia Ghali n'a pas sa langue dans sa poche. Assumant sa plus grande proximité avec la politique de Manuel Valls qu'avec d'autres voix plus consensuelles à gauche, la sénatrice rappelle souvent qu'elle est une "enfant des quartiers nord". C'est dans la cité Bassens que l'élue socialiste a grandi, élevée par ses grands-parents, des immigrés algériens musulmans. C'est là, dans l'un des quartiers les plus cosmopolites et pauvres de la ville, qu'elle a forgé sa conscience politique. A 16 ans, elle se rend à son premier meeting politique, aux côtés de Patrick Mennucci. A 21 ans, elle entre au Conseil général des Bouches-du-Rhône. Six ans plus tard, elle devient conseillère d'arrondissement. La politique devient une passion pour cette jeune élue de terrain qui a lâché ses études après un CAP de secrétariat-comptabilité.
En 2001, elle est élue conseillère municipale à la mairie centrale. En 2004, elle devient vice-présidente de la région, déléguée aux sports, à la jeunesse et la vie associative. En 2008, Jean-Noël Guérini la choisit comme colistière pour les municipales et souhaite en faire sa première adjointe en cas de victoire. La même année, elle est candidate aux sénatoriales sur la liste de Jean-Noël Guérini.