Ils sont en ligne ! Consultez les chiffres des municipales 2014

Ils sont en ligne ! Consultez les chiffres des municipales 2014 Les résultats des municipales 2014 sont en ligne. Découvrez les sites qui les publient.

[Mis à jour le 30/03/14 à 20h49] Les premiers résultats des municipales sont tombés. [Le 30/03/14 à 19h50] Avant l'heure légale, impossible, en théorie, d'avoir le moindre chiffre. Les résultats du 2ème tour des municipales 2014 sont dévoilés officiellement à 20 heures ce dimanche dans la plupart des grands médias. Mais il faut ledire : les chiffres donnés à ce stade, et a fortiori ceux qui circulent sur le Web et dans les médias étrangers avant l'heure légale, ne sont pas des résultats définitifs. Les médias - les chaines de télévision en particulier - font appel lors des élections à des instituts de sondages pour avoir des estimations dès la fermeture des bureaux de votes. Ces derniers procèdent à des "sondages sortie des urnes", qui consistent à interroger les électeurs à la sortie des bureaux de vote pour savoir pour quel bulletin ils ont opté dans l'isoloir. Ils peuvent aussi assister aux premières minutes du dépouillement dans des bureau de vote tests, fermés à 18 ou 19 heures, et extrapoler les résultats des 100 ou 200 premiers bulletins dépouillés. Cette seconde méthode semble utilisée plus massivement encore pour ces élections, dans des milliers de communes.

Les bureaux de vote "tests" sont en effet finement choisis par les instituts pour leur représentativité et leur stabilité lors des précédents scrutins. Le fait d'assister aux dépouillements écarte en outre les risques de biais qui peuvent se poser quand les sondages sont basés sur du déclaratif. Les sondages "sortie des urnes" quant à eux sont considérés comme sujets à caution depuis déjà plusieurs années. D'abord, en sondant tout au long de la journée les électeurs qui se rendent aux urnes, on favorise les fuites qui peuvent aller à l'encontre de l'embargo légal sur tout résultat avant 20 heures. Mais surtout, on s'expose à nombre d'approximations liées à l'envie ou non des électeurs de dévoiler ce qu'ils ont vraiment choisi dans le secret de l'isoloir.

Issu des Etats-Unis, le sondage sorti des urnes avait été importé en France dans les années 1980 par l'Ifop. Le principe général : l'enquêteur de l'institut de sondage interroge les électeurs avec un questionnaire préétabli. Dans la pratique, un questionnaire est distribué tous les cinq électeurs lors de leur entrée dans le bureau de vote, selon le principe de base de ce type de sondage. Il est ensuite rempli par les sondés dans l'isoloir lui-même puis remis dans une urne pour rester confidentiel.

Les sondages réalisés pendant des semaines avant le scrutin sont aussi sujets à caution. Il est en effet difficile, pour une élection comme les municipales, divisée en plus de 36 000 scrutins, mais aussi pour des élections départementales par exemple, d'obtenir des échantillons fiables au niveau local. Composés de quelques centaines de sondés, les panels peuvent donc donner des résultats aux municipales à Paris, Lyon ou Bordeaux biaisés. Les données nationales sont enfin, elles aussi, à prendre avec des pincettes. Les sondages sont ici basés sur des échantillons plus larges, mais ils correspondent à des intentions de votes par parti. Or, on le sait, la majorité des électeurs déconnectent les municipales des enjeux nationaux et des enjeux partisans. Ils votent avant tout pour des candidats locaux, qu'ils soient de gauche ou de droite.

C'est pour cette raison que la marge d'erreur est d'autant plus cruciale pour les "petites" élections que pour les grandes. Dans beaucoup de villes, les échantillons sur lesquels étaient basés les derniers sondages étaient réduits, dépassant parfois à peine les 500 habitants. De quoi gonfler considérablement la marge d'erreur d'une enquête. Dans certaines enquêtes d'opinion et dans certaines villes clés, la marge d'erreur a pu avoisiner les 5 points. De quoi rendre totalement fausse toute interprétation, notamment quand les résultats annoncés départageaient les candidats de 1, 2 voire 3 points seulement...

Aux Etats-Unis, une méthodologie différente est adoptée par les instituts de sondages dans le cas de résultats serrés avec des écarts supérieurs à la marge d'erreur. Les médias affichent alors "to close to call" soit littéralement en français "trop proche pour se prononcer". Cette nuance n'a pas encore été importée en France. Beaucoup de sondeurs accompagnent cependant leurs études d'opinions de précautions d'usage : les sondages donnent une vision globale des tendances et pas une prédiction des résultats qui sortiront des urnes. On indique aussi avec plus ou moins de transparence que les estimations du second tour sont à prendre avec des pincettes : qui connait en effet la "dynamique" que suivra la campagne à l'issue du premier tour ?

Dans plusieurs grandes villes, l'élection par secteurs vient encore complexifier le scrutin. A Paris, Lyon, Marseille en effet, l'élection est double : d'un côté les électeurs votent pour des "conseillers d'arrondissement" ou de "secteur" parmi lesquels certains sont amenés à devenir conseillers de la ville. Comment alors distinguer clairement combien seront élus et apporteront, dans les jours suivant l'élection, leur voix au futur maire. Pour donner un vainqueur pour le fauteuil du maire de Paris par exemple, les sondeurs doivent redoubler de ruse pour déterminer le nombre de conseillers de Paris élus à l'issue du second tour dans chacun des arrondissements.

EN VIDEO - Mode d'emploi des élections municipales :

"Les élections municipales, mode d'emploi"