Philippe Lottiaux : le FN "en mesure de gouverner" dans le Vaucluse

Philippe Lottiaux : le FN "en mesure de gouverner" dans le Vaucluse Arrivé en tête au premier tour des municipales à Avignon, Philippe Lottiaux espère désormais voir le Vaucluse devenir un département FN au mois de mars. Et martèle que le parti de Le Pen est "en mesure de gouverner" après les départementales 2015.

Le Vaucluse figure clairement parmi les quelques départements français dont le Front national veut s'emparer lors des élections du mois de mars. Philippe Lottiaux, candidat à Avignon et responsable des cantons de la ville, apparaît comme l'un des hommes forts de cette campagne pour le parti frontiste. Arrivé en tête lors du premier tour des municipales au mois de mars, mais finalement battu par la socialiste Cécile Helle, l'énarque parachuté compte bien sur les élections départementales pour s'implanter à Avignon. Avec d'importantes ambitions pour son parti. "Il suffit de voir comment les choses évoluent" dit-il, faisant état de "bons retours, de bons échos pour le FN sur le terrain" ces dernières semaines.

Philippe Lottiaux a fait sienne la rhétorique du parti sur le "désastre" de la gestion socialiste et sur les défaillances de l'UMP, dont il admet avoir soutenu la politique avant d'avoir été "déçu". Le parti de Nicolas Sarkozy est "en vraie déconnexion avec une partie de ses électeurs" estime-t-il, considérant que la stratégie du "ni-ni", développée pour ne pas prendre position entre candidats FN et PS lors de seconds tours passés et à venir, est "lamentable". "On a l'impression qu'ils cherchent à subsister par tous les moyens. Mais ils se sont sont mis eux-mêmes dans une impasse" ironise-t-il, content de ne "pas être à leur place". A demi-mots, Philippe Lottiaux sous-entend que la droite s'est tiré une balle dans le pied. Et si l'appel de l'UMP à l'abstention ou au vote blanc en cas de duels FN-PS se retournait contre le parti de Nicolas Sarkozy en cas de duels UMP-FN ? L'électorat socialiste serait-il prêt à voter contre les frontistes ?

Départementales 2015 : "L'enjeu est de gagner et d'être crédible"

Si Philippe Lottiaux est convaincu que l'électorat de l'UMP regarde de plus en plus vers le FN, il sait aussi que désormais, la moitié de ses sympathisants seraient favorables à des alliances locales entre les deux formations. Sujet tabou ? "Le rapprochement est plus une question d'idées que de partis" répond-t-il lorsqu'on évoque la possibilité d'un accord dans le Vaucluse pour les départementales. "Si des personnalités sont compatibles, on peut faire bouger les choses. Avec un certain nombres de gens, il y a une proximité, mais il faut avoir le courage de ses convictions". Est-ce à dire que le FN et l'UMP pourraient travailler ensemble après les élections ? La porosité politique a manifestement ses limites et les grandes lignes fixées au niveau national ses propres impératifs. "L'UMP souhaite voir disparaître le FN, mais ils vont disparaître avant nous" s'empresse-t-il d'assener.

Le Vaucluse sera-t-il demain dirigé par le Front national ? Philippe Lottiaux se dit lui convaincu que son parti est "en mesure de gouverner dans le département", mais semble aussi conscient que le principal obstacle des candidats alignés dans les 17 cantons est celui de ne pas apparaître crédible. Le récent sondage Opinion Way révélant que 65 % des Français estiment que le FN n'est pas capable de gouverner le pays doit rester dans les têtes des binômes frontistes. Mais dans le Vaucluse, on est bien plus confiant qu'ailleurs. "On fait une campagne où l'on se sent soutenus. Louis Alliot, Bruno Gollnisch vont venir" se rassure Philippe Lottiaux. Sans compter sur l'implication de la star frontiste locale, la députée Marion Maréchal-Le Pen. "On se réunit sous sa présidence, on fait campagne commune. On est structuré, on a formé les candidats".