Tracts communistes des années 1970 : le FN de Marine Le Pen s'en est-il inspiré ?
Si François Hollande voulait rendre Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon fous de rage, il ne pouvait pas s'y prendre de meilleure manière. Pour le président de la République, "Marine Le Pen parle comme un tract communiste des années 1970". Une phrase prononcée sur le plateau de l'émission de Canal+, Le Supplément, dimanche. Ci-dessous, voici quelques tracts communistes de la période durant laquelle le parti de George Marchais faisait programme commun avec le Parti socialiste et les Radicaux de gauche.
Entre le PC des années 1970 et l'extrême droite d'aujourd'hui, il existe certains points de convergence irréfutables, notamment sur les priorités économiques : appel à nationalisation d'entreprises dans certaines circonstances, volonté d'augmenter le salaire minimum, de fixer le départ à la retraite à 60 ans, de supprimer des aides aux grandes entreprises, de lutter contre les abus de la finance... Sauf que convergence ne signifie pas accord de ligne politique. Le PCF, par nature internationaliste, n'avait pas la même matrice idéologique que le FN d'aujourd'hui. Les frontistes conservent des valeurs fondamentalement ancrées dans le traditionalisme familial, articulées autour d'une histoire de France éternelle fantasmée décrite par Barrès, Maurras ou Daudet avec comme référence Jeanne d'Arc plutôt que la Commune de Paris. En matière économique, le FN demeure convaincu que la préférence nationale est nécessaire et que l'immigration est la principale cause du déclin du pays, là où le PCF des années 1970 revendique un "statut démocratique des immigrés". Et si le FN est foncièrement anti-européen, le PCF n'est pas du tout, ni aujourd'hui ni dans les années 1970, opposé à l'idée d'une organisation politique supra-nationale comme l'UE. Les communistes étaient et demeurent plus aujourd'hui que jamais contre les orientations jugées trop libérales de celle-ci.