Jean-Marie Le Pen : le président d'honneur se défile !
Il devait venir se défendre, comme il l'avait indiqué à nos confrères de RTL, face au bureau exécutif du Front national. Jean-Marie Le Pen ne s'est pas rendu ce matin face à la plus haute instance du parti, réunie en instance disciplinaire. Alors que celle-ci doit prononcer des sanctions contre le fondateur du parti, après ses propos sur la shoah ("détail de l'histoire"), mais aussi sa défense du maréchal Pétain ou encore ses saillies contre la démocratie, le "Menhir" s'est défilé. Présent au siège du FN, il s'est bien rendu au bureau politique du parti, consacré aux investitures aux régionales, mais s'est éclipsé au moment du conseil de discipline.
"Je refuse d'aller au bureau exécutif", a d'ailleurs indiqué le père de Marine Le Pen à son arrivée au siège de Nanterre, refusant manifestement d'aller affronter les gros yeux d'un conseil qui ne lui est pas favorable (y siègent notamment Louis Alliot, Florian Philippot, ou Nicolas Bay qui ne le portent pas dans leurs coeurs). Jean-Marie Le Pen exclue tout retrait de la vie politique et a d'ores et déjà indiqué qu'il continuerait à s'exprimer "en son nom". Le signe d'un abandon en rase campagne, comme s'il était déjà exclu du FN ? Lors de la naissance de la polémique en avril, le président d'honneur du parti avait pourtant promis qu'il irait affronter ses "juges". Sur RTL, il avait notamment indiqué qu'il "ira(it) se défendre" et "probablement attaquer" devant les instances du Front national.
Hospitalisé pour un problème cardiaque par la suite, le leader frontiste aura sans doute voulu éviter un combat perdu d'avance et sans doute destructeur autant personnellement que collectivement. Après avoir fait une apparition remarquée en montant sur la scène de Marine Le Pen, lors de son discours du 1er mai, alors qu'il n'ya était pas invité, Jean-Marie Le Pen a-t-il décidé de déposer les armes ? Il a déjà laissé sa petite fille Marion Maréchal-Le Pen le remplacer au pied levé pour mener la liste frontiste en région PACA en décembre. Lui qui affirmait que "la bête est solide" à la sortie de son lit d'hôpital aura peut-être, aussi, été marqué par les révélations de Mediapart sur une supposée fortune de plus de 2 millions d'euros cachée en Suisse.
EN VIDEO - Le bureau exécutif, qui n'a pas encore prononcé de sanction, pourrait retirer à Jean-Marie Le Pen son titre de "président d'honneur".