Présidentielle 2017 : ce que dit Montebourg en privé sur son retour
Ira, ira pas ? Ecarté du gouvernement l'an dernier pour indiscipline, Arnaud Montebourg joue depuis des mois sur deux tableaux : politiquement, il s'affiche en héraut de la gauche anti-austérité, n'hésitant pas à convier cet été l'ancien ministre de l'économie, Yanis Varoufakis, à sa fête de la Rose. Un créneau dont il entend prendre le leadership dans les mois à venir. Le Nivernais a une autre corde à son arc, celle de l'entrepreneur, de l'homme d'affaires, avec des responsabilités importantes chez Habitat et au sein de la start-up New Wind. Un profil qui pourrait séduire l'opinion. Il y songe, il y croit, revenir en politique pourrait lui permettre de s'adresser différemment aux Français. Il y a quelques semaines, Le Parisien obtenait confirmation auprès de ses proches. "Il est en rupture alimentaire par rapport à la fonction politique, c’est sa singularité", confie l'un d'eux. Un autre ajoutait : "C’est le vrai-faux retraité, comme Jospin. Evidemment qu’il est en embuscade !". Quant à son ami de 30 ans, Michel Piloquet, qui dirige la société immobilière Quanim, il faisit mine de s'interroger :"La politique pour Arnaud, c’est autre chose qu’une activité, c’est une passion. [...] Est-ce qu’il reviendra en 2017, en 2022 ? A suivre, mais la page n’est pas tournée".
Le 30 septembre, Les Echos consacrait un article au nouveau pari d'Arnaud Montebourg, comptant sur New Wind pour booster son image d'investisseur qui a du nez. Le journal révélait que l'ancien ministre du Redressement produtif songe encore à 2017, analyse les fenêtres d'opportunités et en parle avec des élus qu'il fréquente toujours assidument. "Mon problème c'est Mélenchon", a-t-il tout bonnement lancé au député socialiste "frondeur" Pouria Amirshahi. Réponse : "Ton problème, c’est toi. N’est pas de Gaulle qui veut, t’as pas sauvé la France. Les éclats ou les moulinets ne suffisent pas. Une candidature à la présidentielle, ça se prépare".
Arnaud Montebourg ne reviendra pas en homme providentiel, mais il pourrait bien laisser entendre que François Hollande n'est pas le candidat natuel de son camp pour la présidentielle de 2017. En juillet, dans un indiscret de L'Obs, on apprenait que l'ancien conseiller du président, Aquilino Morelle, croit toujours dur comme fer au retour de son ancien protégé. D'où cette analyse en forme de prédiction : "Si demain il demande une primaire, il sera très difficile de lui refuser. Parce que François Hollande est politiquement très affaibli. Parce qu’il est un candidat incarnant une ligne politique différente et capable de rassembler la gauche". Manifestement, Arnaud Montebourg craint que cette ambition là lui soit contestée à sa propre gauche, par Jean-Luc Mélenchon.
En video - Arnaud Montebourg envoie des "cartes postales". Il y a quelques semaines, elle était envoyée à l'opinion publique, cosignée par Yanis Varoufakis :