Violences chez Air France : les arrestations très critiquées à la gauche du PS
[Mis à jour le 12 octobre 2015 à 12h18] On l'apprenait ce matin sur Europe 1, quatre salariés d'Air France ont été arrêtés à leur domicile suite aux violences qui ont secoué la compagnie la semaine dernière. D'après les informations de la radio, ces militants syndicaux ont été réveillés à 6h du matin pour être conduits en garde à vue. Les arrestations se seraient déroulées sans incident, la police n'aurait pas eu besoin d'enfoncer de porte. Bien que la méthode puisse être brutale, le traitement réservé aux salariés d'Air France a été différent de celui réservé habituellement aux trafiquants de drogue ou malfaiteurs, plus habitués des arrestations surprises.
Toutefois, les méthodes employées par la police aux frontières ont été très rapidement critiquées par des élus du Parti de Gauche ou d'Europe Ecologie-Les Verts. Ainsi, seulement quelques minutes après la révélation de l'information à la radio, Cécile Duflot se questionnait sur Twitter. "Arrêtés chez eux à 6h du matin ? Pourquoi ? Pour les humilier devant leurs familles ou parce qu'ils paréparaient une fuite à St Martin ?", écrit la députée. Même questionnement pour Raquel Garrido, cofondatrice du Parti de Gauche. "L'interpellation à domicile est la solution ultime (échec convocation…) ou s'il y a un risque de fuite", rappelle-t-elle sur le réseau social.
Arrêtés chez eux à 6 h du matin ? Pourquoi ? pour les humilier devant leurs familles ou parce qu'ils préparaient une fuite à St Martin ?
— Cécile Duflot (@CecileDuflot) 12 Octobre 2015
L'interpellation à domicile est la solution ultime (échec convocation..) ou s'il y a risque de fuite. C'est le cas pour les #AirFrance?
— Raquel Garrido (@RaquelGarridoPG) 12 Octobre 2015
Au Parti de Gauche justement, le ton est véhément. Jean-Luc Mélenchon a même décrêté un "jour de deuil". "4 salariés arrêtés pour fait de lutte. Que la résistance et la colère soient plus contagieuses que la peur !", écrit-il sur Twitter. Alexis Corbière, secrétaire national du parti, dénonce, lui, des arrestations "honteuses" et une justice à deux vitesses. "Quand les importants (Balkany, Guéant…) ont des problèmes avec la justice, la police ne débarque pas à 6h. Mais pour les petits…", affirme-t-il. Dans la même veine, Eric Coquerel, coordinateur du parti et conseiller régional d'Ile-de-France, a publié sur sa page Facebook un message qu'il présente comme un communiqué du Parti de Gauche. "On n'a pas le souvenir de pareil traitement pour un Cahuzac, un fraudeur fiscal ou un patron voyou", ecrit-il. "Le PG dénonce une politique de classe qui s'en prend toujours aux mêmes".
Jour de deuil. 4 salariés arrêtés pour fait de lutte. Que la résistance et la colère soient plus contagieuses que la peur ! #AirFrance
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 12 Octobre 2015
Qd les importants (Balkany, Guéant,.) ont des pb avec la justice, la police ne débarque pas à 6h. Ms pour les petits http://t.co/JsBmMe7rKk
— Corbiere Alexis (@alexiscorbiere) 12 Octobre 2015
Communiqué du PG STOP A LA CRIMINALISATION DU MOUVEMENT SOCIAL !On annonce que des salariés d’Air France ont été arrê...
Posted by Eric Coquerel on lundi 12 octobre 2015
La polémique autour de ces arrestations risque de continuer à enfler dans les heures qui viennent. D'autant que sur Twitter, ce sont aussi les bonnets rouges qui sont présentés comme immunisés contre les réveils brutaux face à des salariés d'Air France diabolisés.
Si j'en crois l'arrestation du jour, la chemise du DRH d'Air France valait plus que les portiques écotaxe brûlés par les Bonnets Rouges...
— Francescu Garoby (@francescuG) 12 Octobre 2015
Air-France Tu n'as pas un bonnet rouge, Bah on vient te chercher chez toi, à l'aube, limite on défonce ta porte. pic.twitter.com/HiCqc3ElUY
— laurent gallois (@laurentgallois) 12 Octobre 2015