le PS (et Le Drian) dans l'embarras (Régionales 2015)

le PS (et Le Drian) dans l'embarras (Régionales 2015) En cas de victoire comme en cas d'échec, les résultats des élections régionales en Bretagne se résumeront tôt ou tard à un casse tête pour le Parti socialiste.

[Mis à jour le 15 décembre 2015 à 19h13] Premiers chiffres, premières estimations... sont à retrouver dans notre direct commenté des résultats des régionales en BretagneLes résultats des régionales 2015 en Bretagne seront, dans tous les cas de figure, délicats à gérer pour le PS et pour son candidat Jean-Yves Le Drian. L'actuel ministre de la Défense a annoncé sa candidature aux régionales le 16 octobre 2015 et est donc tête de liste dans la région, en plus de piloter les armées et la guerre contre Daesh. Une défaite serait directement interprétée comme un camouflet pour cette figure du gouvernement et le reflet d'une campagne menée dans l'urgence et en catimini par un ministre en première ligne dans la lutte contre le terrorisme. Mais une victoire serait tout aussi embarrassante ou presque.

Ce proche de François Hollande pourrait quitter le gouvernement en cas de succès pour un retour sur ses terres, lui qui dirigea la Bretagne entre 2004 et 2012. Mais les attentats de Paris, l'état d'urgence et surtout la guerre qui s'est intensifiée contre Daesh depuis la mi-novembre a mis le sort du ministre de la Défense dans un flou dont il ne sortira que dans la douleur. S'il est élu, quitter le ministère des armées dans un contexte aussi tendu pourra être perçu comme maladroit voire dangereux. Mais cumuler ou abandonner son siège de président de région Bretagne sera immédiatement pointé par ses adversaires comme un manque de respect des Bretons. D'autant qu'à gauche, la concurrence est rude. Dans la région, les écologistes ont confié leur tête de liste à René Louail. Christian Troadec, le maire de Carhaix et ancien leader des "bonnets rouges", mène quant à lui une liste "de rassemblement" des sensibilités régionalistes et progressistes". L'UDB et le MBP, deux partis bretons, seront de la partie. Ancien soutien de François Hollande, Christian Troadec est donc un adversaire supplémentaire des socialistes dans la région.

A droite, la tête de liste Marc Le Fur, député des Côtes d'Armor et Vice-président de l'Assemblée, a tenté tout au long de la campagne des régionales en Bretagne de rivaliser avec le ministre de la Défense pour parvenir à faire basculer la région, historiquement de gauche, vers la droite. Le candidat désigné par Les Républicains aura vécu, localement, une fin de campagne émaillée par une rupture avec les centristes. L'UDI a en effet refuser de s'associer à la tête de liste de la droite, malgré l'accord national conclu entre Nicolas Sarkozy et Jean-Christophe Lagarde. Marc Le Fur a été accusé d'avoir composé ses listes de manière peu consensuelle et d'être passé "en force". On saura ce soir si ce manque de soutien de la part des centristes, relativement puissants dans la région, a manqué au candidat de l'alternance.

Photo : Marc Le Fur et Christian Troadec lors d'un défilé pour la réunification de la Bretagne à Nantes en 2014. ©MAPA PHOTOGRAPHIE/SIPA