Le score du FN aux régionales 2015 pas si élevé qu'annoncé
Tous les médias ont rendu compte de la victoire du Front national lors du premier tour de ces élections régionales, en insistant sur les scores historiques obtenus par Marine Le Pen et Marion Le Pen pour ce type de scrutin : avec plus de 40% des suffrages exprimés, les deux figures fortes du parti lepéniste ont frappé un grand coup, toutes les deux se sont targuées d'être à la tête du premier parti de France et répété à l'envi leur refrain sur le "vent de renouveau qui souffle sur la France", voire même sur la revitalisation de la vie politique incarnée par le FN. Rien n'est moins faux.
Car ce que les médias donnent comme chiffres manque tout de même de bon sens en matière de neutralité axiologique. Pour présenter le plus objectivement possible les résultats des élections régionales, il faut prendre en compte les comportements électoraux de l'ensemble des citoyens français. Et donc commencer par intégrer les abstentionnistes dans le décompte des résultats. Mais aussi rappeler le nombre des non inscrits, le nombre des bulletins nuls et blancs. Le calcul a été fait par le Cercle des volontaires, qui en tire une excellente analyse. Résultat : les votants s'étant rendus dans leur bureau de vote ne représentent en réalité que 43% du corps électoral.
Voilà de quoi relativiser l'importance du "souffle nouveau" frontiste et voir d'un autre oeil les scores des différents partis politiques : en réalité, seuls 12% du corps électoral a choisi un bulletin FN lors du premier tour des élections régionales. 11% ont choisi les listes LR-UDI, 10% ont préféré voté pour une liste PS et alliés. Au total, ce que l'on présente comme les trois grandes formations politiques censées épuiser l'ensemble de l'espace politique devenu "tripartite" ne séduisent qu'un tiers du corps électoral. De quoi laisser songeur sur la réelle force d'attraction des partis politiques en 2015.
Représentation graphique du corps électoral (1er tour des régionales) :