Gérard Filoche, dans ".pol" : "Cambadélis a déjà décidé de mon sort pour la primaire"
La direction du Parti socialiste n'a pas encore examiné les dossiers de candidature des impétrants à la primaire de la gauche. Pourtant, Gérard Filoche ne se fait déjà pas trop d'illusions : "Je suis légitime, j'ai les parrainages nécessaires, mais je sens bien qu'il y a un point d'interrogation au-dessus de ma tête", a-t-il dit dans ".pol", l'émission politique de Linternaute.com, en partenariat avec le JDD, le Lab Europe 1 et le Huffington Post ce jeudi. "Ils vont éplucher les signatures, imaginez qu'ils trouvent quelqu'un parmi mes 17 ou 18 (parrainages) un qui n'a pas payé ses cotisations...", anticipe-t-il déjà. Mieux, Gérard Filoche, puisqu'il ne pourra "pas déposer de recours", imagine déjà le scénario qui se présente si sa candidature est rejetée, scénario que la direction du PS "a déjà en tête" : "Je soutiendrai le candidat de la gauche socialiste le mieux placé pour battre Manuel Valls".
"Je ferai tout pour que Manuel Valls perde"
Que sa candidature soit ou non officialisée, Gérard Filoche a un objectif bien clair pour cette primaire et pour la présidentielle : "battre les sociaux-libéraux du PS", pour "ramener le Parti socialiste à Jaurès". Et d'imaginer alors un rapprochement des socialistes avec Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot pour "une plateforme commune de gouvernement". N'est-ce pas aller vite en besogne ? "Non seulement je fais comme si (Manuel Vall) était battu, mais je fais tout pour qu'il perde", répond Gérard Filoche, qui envisage déjà de se retirer de la primaire. "Même si j'ai les signatures, si je suis reconnu, je n'exclus pas début janvier de me retirer en toute dignité et responsabilité, en discutant avec celui qui sera la mieux placé pour gagner."
Et lorsqu'on lui demande s'il respectera son engagement de faire campagne pour Manuel Valls s'il remporte la primaire, plutôt que pour Jean-Luc Mélenchon, il s'agace : "C'est la règle du jeu. [...] Ne me le faites pas redire trois fois, on va avoir du mal. Ne ne demandez pas ce que je ferai quand je serai mort. [...] Valls va perdre".
Le patron du PS "a déjà décidé"
Au fond, Gérard Filoche admet que les jeux sont déjà faits. Lorsqu'on lui demande si c'est Jean-Christophe Cambadélis qui décidera, "arbitrairement", de son sort pour la primaire, il répond : "Oh oui, c'est lui, bien sûr. Je pense qu'il a déjà décidé. Mais je me pose quand même en protestation et je ne me laisserai pas faire jusqu'au bout". Et d'ajouter quelques anecdotes à son sujet, qui datent de plus de 40 ans : "On se connait lui et moi depuis les années 1970. Il était déjà un peu brutal et un peu sectaire et pas démocratique. On se battait déjà à l'époque, sur beaucoup de choses, dans les mouvements sur le Vietnam, ou dans les mouvements étudiants. [...] Je le voyais là avec son grand manteau, il avait un grand manteau qui lui tombait jusqu'en bas des jambes... [...] La culture du trotskisme, c'est plutôt une culture anti-bureaucratique. Je suis resté de cette culture-là, je ne suis pas sûr que ce soit le cas de mon ami Cambadélis".
L'intégralité de l'émission avec Gérard Filoche
Gérard Filoche dans .pol
Donné à 5 % d'intentions de vote dans les sondages, Gérard Filoche peut-il créer la surprise dans cette primaire de la gauche ? Ça et là fuite dans la presse que sa candidature pourrait embarrasser bon nombre de cadres du parti socialiste. "Filoche dans un débat, on est assurés de perdre au moins un million d'électeurs", dirait-on à la direction du PS, selon le Canard Enchaîné qui écrit "Filoche leur file la pétoche"... Le principal intéressé voit-il d'un bon oeil cette réputation de trouble-fête, d'outsider craint par une partie de son parti, alors que la question de ses parrainages se pose encore ? Gérard Filoche a eu 40 minutes pour répondre aux questions de Linternaute.com, du Huffington Post, du JDD et du Lab Europe 1, ce jeudi.

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