Marine Le Pen au JT de TF1 : la candidate du FN dénonce "une instrumentalisation de la justice"
[Mis à jour le 22 février à 23h49] Invitée sur le plateau du 20 Heures de TF1 ce mercredi 22 février, Marine Le Pen est revenue sur la mise en garde à vue de son garde du corps et de sa cheffe de cabinet le jour même. Après s'être attardée sur l'annonce de François Bayrou et sa proposition d'alliance avec Emmanuel Macron, la candidate du Front national à la présidentielle 2017 a été interrogée par Gilles Bouleau, le présentateur du journal de TF1, sur l'enquête qui entache désormais sa campagne. Une enquête "ouverte il y a deux ans", comme l'a rappelé la frontiste qui a, une fois de plus, dénoncé une "instrumentalisation de la justice" et "contest[é] formellement les faits". "Je pense que pendant le temps de la campagne, il faut s'attacher à répondre aux attentes de la campagne", a déclaré la candidate avant de revenir sur quelques grandes lignes de son programme.
La présidente du FN, candidate à l'élection présidentielle, est soupçonnée d'avoir fait bénéficier d'emplois fictifs au Parlement européen son garde du corps et sa cheffe de cabinet. L'affaire a pris depuis lundi une toute autre ampleur, avec notamment des perquisitions au siège du FN et la mise en garde à vue de ses deux collaborateurs mercredi.
La cheffe de cabinet de Marine Le Pen maintenue en garde à vue
Thierry Légier, son garde du corps, et de Catherine Griset, sa cheffe de cabinet, ont tous les deux été convoqués par les policiers de l'Office anticorruption de la police judiciaire, dans le cadre de l'enquête confiée par le parquet de Paris à des juges d'instruction. Mercredi soir, le garde du corps de la candidate a finalement été remis en liberté. Aucune charge n'a été retenue contre lui selon une source judiciaire à l'AFP. La cheffe de cabinet de la frontiste en revanche reste, elle, en garde à vue.
Une information judiciaire a été ouverte fin 2015 pour "abus de confiance et recel, escroqueries en bande organisée, faux et usage de faux et travail dissimulé". En clair, ces deux proches de Marine Le Pen, engagés par la présidente du FN, sont suspectés par la justice française d'avoir bénéficié d'emplois fictifs. Lundi, les enquêteurs avaient procédé à une perquisition au siège du FN, à Nanterre, et copié les disques dures des ordinateurs "de deux assistantes de Marine Le Pen, dont celui de Catherine Griset", a indiqué l'avocat de la patronne frontiste à l'AFP.
Marine Le Pen désormais engluée dans l'affaire
Quoi qu'en disent la présidente du FN et ses lieutenants, il va falloir pour eux composer avec cette affaire à quelques semaines à peine des dates de la présidentielle. Marine Le Pen était parvenue à évacuer le dossier lorsque l'Organisation antifraude de l'Union européenne l'avait condamné à rembourser les salaires de ses deux proches. Elle avait annoncé publiquement qu'elle ne rembourserait pas les 339 946 euros demandés par l'instance européenne. Et même si le recouvrement aura bien lieu - son enveloppe personnelle sera amputée sur les prochains mois de son mandat -, elle avait affiné son discours : l'Olaf n'est pas une autorité indépendante, mais un organe issu de la commission européenne, qui combattrait politiquement les parlementaires frontistes. Cet argument a désormais du plomb dans l'aile puisque la justice française a suffisamment de doutes pour avoir accéléré son enquête.
Marine Le Pen botte en touche
En marge des son déplacement à la prison de Meaux-Chauconin, Marine Le Pen a minimisé l'information : "Ce qui est très étonnant, c'est qu'il y a un juge d'instruction nommé dans ce dossier. Pourquoi il est nécessaire de faire à nouveau une enquête ? C'est parce que le dossier est vide". Et d'ajouter : "Les Français savent exactement faire la différence entre les vraies affaires et les cabales politiques. Ils le savent pertinemment".