Législatives : comment voter ? Pour qui voter ? Mode d'emploi
[Mis à jour le 18 juin 2017 à 09h34] Le mode d'emploi d'une élection législative est sans doute un peu plus conséquent que celui d'une élection présidentielle. d'abord parce que les Français votent dans un territoire divisé en 577 circonscriptions, avec des candidats différents et selon une logique elle aussi éloignée du scrutin présidentiel. Lors de cette campagne des élections législatives 2017, le renouvellement en marche et les stratégies des différents partis ont aussi pu brouiller les pistes. De la plus terre-à-terre à la plus politique voici les réponses aux quelques questions qu'on peut encore ce poser le jour du vote.
Où voter ? Pour voter, il faut d'abord trouver son bureau de vote. Des indications doivent être livrées sur votre carte d'électeur pour savoir où vous devez vous rendre. Si vous l'avez égarée, vous pouvez aussi consulter notre plateforme répertoriant adresses et horaires de tous les bureaux de vote ville par ville. A un autre niveau, il est nécessaire de connaitre sa circonscription, ne serait-ce que pour bien savoir qui est candidat et qui vous voulez envoyer à l'Assemblée nationale. Nous listons et répertorions également dans une carte les circonscriptions française pour trouver sa circonscription en quelques clics.
On ne le dit jamais assez : voter lors des élections législatives comme lors des autres scrutins, est un devoir, organisé et défini par la loi, par lequel les citoyens font émerger la souveraineté nationale. Certes, aucune sanction n'est prévue par le législateur à ceux qui dérogent à ce devoir, ce qui dénature le caractère coercitif du texte et rend possible d'autres interprétations de la loi. D'aucuns considèrent par exemple l'abstention comme un message politique, une manière de revendiquer une désapprobation à l'endroit de l'offre politique actuelle ou bien pour rejeter les modes de scrutin tels qu'ils sont établis.
Comment voter ? Le processus est plutôt simple. Une fois dans le bureaux de vote, vous devrez montrer patte blanche. La carte d'électeur est un plus mais n'est pas indispensable. Ce qu'il vous faut avant tout, c'est une pièce d'identité avec photo pour que les membres du bureaux de vote puissent clairement vous identifier et s'assurer que vous figurez bien sur les listes. Ensuite, le vote pour les élections législatives, comme pour les autres scrutins, est encadré par des règles assez strictes : vous vous présentez aux assesseurs qui vérifient de nouveau votre identité et préparent la liste d'émargement. Il est indiqué dans la loi que votre vote doit rester secret, ce qui implique de ne pas le communiquer et de prendre au moins deux bulletins (en théorie) avant de vous rendre dans l'isoloir.
Une fois à l'intérieur, glisser un et un seul bulletin dans l'enveloppe, sans l'endommager ou le raturer, ce qui le rendrait nul. Vous pouvez aussi décider de ne rien mettre dans l'enveloppe, ce qui sera assimilé à un vote blanc. Vous pouvez ensuite sortir de l'isoloir, glisser votre bulletin dans l'urne. L'assesseur en charge de l'urne prononcera alors "a voté". Un second vous demandera de signer la liste d'émargement pour enregistrer votre vote. La garantie que personne d'autre que vous ne pourra venir voter en votre nom.
Pour qui voter ? Plus sans doute que pour la présidentielle, où le nombre d'indécis était important, le choix de la candidate ou du candidat pour lequel les électeurs doivent se prononcer lors des élections législatives est compliqué. Il n'en reste plus que deux dans l'écrasante majorité des circonscriptions, mais sur la ligne de départ dimanche dernier, entre 10 et 20 candidats étaient en lice en moyenne dans chaque circonscription. Beaucoup, même parmi ceux qui sont qualifiés au 2e tour, restent de parfaits inconnus pour les électeurs. Et l'étiquette politique, qui est généralement un marqueur lors des élections législatives, n'est plus vraiment un critère fiable de choix.
Vérifier le positionnement - Avec la recomposition politique qui s'opère depuis la présidentielle, le choix sera clair pour ceux qui voteront "En Marche", c'est à dire pour donner une majorité à Emmanuel Macron, ou pour ceux qui opteront pour le FN, qui présente sans doute le programme le plus éloigné de celui du chef de l'Etat. Mais dans les formations politique historiques, c'est le flou qui domine. Ceux qui restent attachés au PS ou aux Républicains devront bien se renseigner sur leur candidat : s'inscrit-il dans l'opposition à Emmanuel Macron ? Est-ce une opposition "constructive", autrement-dit qui pourrait aboutir au vote de certaines lois du gouvernement ? Le ou la candidate se revendique-t-il (elle) enfin de la "majorité présidentielle" ? Un terme utilisé par beaucoup de candidats, non investis par la République en Marche, mais souhaitant s'afficher comme "Macron-compatibles". Au Parti socialiste comme chez les Républicains, ces candidats ont souvent gommé de leur propagande électorale toute référence à leur Parti d'origine, allant jusqu’à retirer le logo de leur affiche de campagne...
Parcourir les programmes - Passé ce préalable du positionnement politique, ce sont avant tout les programmes qui doivent guider votre choix. Et une fois encore, difficile d'y voir clair. Le programme d'Emmanuel Macron est connu, comme le programme de Marine Le Pen (bien que la sortie de l'euro fasse encore débat dans les rangs du FN). Côté Républicains, on a largement revu le programme que François Fillon avait porté lors de la présidentielle, comme l'a récemment rappelé le Figaro). C'est aussi le cas du PS, qui a largement revu le projet de Benoît Hamon (lire aussi Le Figaro à ce sujet). Une pratique courante chez les perdants de la présidentielle depuis l'adoption du quinquennat, comme le rappelait récemment Le Monde.