Florence Portelli : nouvelle charge appuyée contre Laurent Wauquiez
[Mis à jour le 16 novembre 2017 à 12h56] "Pour comprendre les Français, il faut être une parmi eux"... "Contrairement à lui, je ne suis pas candidate à l'élection présidentielle"... Florence Portelli passe à l'offensive. L'outsider de l'élection désignant le prochain président des Républicains n'a que peu de fenêtres de tirs pour se faire entendre auprès des militants et du grand public. Alors lorsqu'on lui tend un micro sur une chaîne de télévision, ou à la radio, dans une émission à forte audience, elle ne retient pas (trop) ses coups.
Ce jeudi 16 novembre, la candidate était l'invitée de Jean-Jacques Bourdin, sur BFMTV et RMC. Elle en a profité pour tacler son adversaire, ciblant son attaque sur le débat qu'elle appelle de ses voeux entre les 3 candidats, mais que Laurent Wauquiez ne souhaite pas. D'aucuns imaginent que le grand favori de cette élection n'aurait que tout à perdre dans un exercice médiatique où il s'exposerait aux critiques et qui laisserait ses concurrents prendre la lumière et se faire connaître du grand public. Alors Florence Portelli en profite, en s'indignant contre la posture de son adversaire, même si elle prend des précautions oratoires, en choisissant de parler de son "parti", pour en réalité parler de Laurent Wauquiez. "Je trouve incroyable qu'un grand parti, qui veut être le premier parti d'opposition, ait peur de passer à la télévision. Dans une grande démocratie occidentale... On est pas en Corée du Nord ! Je ne comprends pas, j'en ai même un peu honte. Je trouve même qu'il y a un discours anti-journaliste qui n'est pas très sain".
"On n'est pas en Corée du Nord". @FloPortelli (LR) ne comprend pas pourquoi @laurentwauquiez ne veut pas de débat #BourdinDirect pic.twitter.com/qmQByVDPP0
— BFMTV (@BFMTV) 16 novembre 2017
Florence Portelli, portrait d'une audacieuse
Et si l'aventure politique d'Emmanuel Macron donnait des idées aux jeunes cadres de la droite ? Florence Portelli, 39 ans (le même âge que le chef de l'Etat), ne cache pas ses ambitions. La maire LR de Taverny, dans le Val-d'Oise, conseillère régionale d'Île-de-France, veut sortir de l'anonymat. En se portant candidate à la présidence de sa formation politique, elle ose s'opposer au grand favori, Laurent Wauquiez. Elle ose aussi tenir un discours détonnant, n'hésitant à s'en prendre au fonctionnement démocratique de son parti, appelant à une "refondation" de sa famille politique. "Je veux redonner aux militants la place qui devrait être la leur dans ce parti. Cela passe par une refondation, un fonctionnement démocratisé, un changement radical de statuts et la clarification de la ligne idéologique du parti, ce qui prendra plusieurs années", dit-elle au Figaro ce mercredi.
Enfin, elle ose se mettre au premier rang, tournant la page de son passé militant auprès de François Fillon, pour déclarer sans pâlir que la droite a un sérieux besoin de renouveau. Toujours au Figaro, elle assure : "Je ne suis la candidate de personne. Je me suis affranchie depuis longtemps". En arborant autant d'audace, on pourrait croire qu'elle souhaite mettre son parti en marche, sans doute pour un nouvel horizon où les rênes seraient confiées à la nouvelle génération montante. Mais que l'on ne s'y trompe pas, Florence Portelli n'a en commun avec Emmanuel Macron que cette volonté de changer les codes et d'apporter un nouveau souffle dans la vie politique française. Car l'édile est dure à l'endroit du jeune président. "J'observe un gouvernement d'amateurs, totalement inexpérimenté, dit-elle au Figaro. La façon dont on bafoue les institutions, en captant des gens incompétents pour la plupart, est particulièrement choquante au regard de la crise que connaît le pays". Et d'ajouter : "Quant aux réformes de Macron, je n'en vois pas vraiment. On a l'air de découvrir des déficits importants, un bilan de François Hollande encore plus mauvais que celui qu'il nous avait vendu".
Florence Portelli, "l'aile gauche" de la droite ?
Diplômée d'une maîtrise de droit public à Paris II-Assas et de l'institut de criminologie, Florence Portelli a commencé sa vie professionnelle comme attachée parlementaire à l'Assemblée nationale puis au Sénat. Mais c'est lors de son élection de maire qu'elle entre vraiment en politique. Sa conviction, elle l'a doit à Philippe Séguin, comme elle le raconte à La Gazette du Val d'Oise, en 2014, pour sa première interview en tant que responsable politique. "J'ai commencé à m'intéresser à un parti avec le débat sur Maastricht en 1992. J'étais fascinée par Philippe Séguin. Quand j'ai eu l'âge légal, je suis entrée au RPR (ancêtre des Républicains-NDR), pour le mouvement séguiniste, le gaullisme social, c'est à dire l'aile gauche. Avec de grands moments de solitude, car je n'étais absolument pas chiraquienne. Mes parents ont failli avoir une attaque cardiaque…", raconte celle qui fut baigné dans la politique dès le plus jeune âge. Florence Portelli a en effet grandi au rythme de la carrière de son père, Hugues Portelli, sénateur-maire LR d'Ermont. "Petite, j'écoutais mon grand-père me raconter la Seconde Guerre mondiale, le général de Gaulle, tout ça… Ça me passionnait. À l'époque, mon père n'était pas enclin du tout à avoir un mandat, mais c'était un intellectuel qui fréquentait les politiques pour leur proposer des idées", confie-t-elle encore au journal local.