Du harcèlement sexuel dans les partis politiques ? "Il faut le regarder où il se trouve", dit Marlène Schiappa

Du harcèlement sexuel dans les partis politiques ? "Il faut le regarder où il se trouve", dit Marlène Schiappa

"L'alliance entre enjeu de séduction et enjeu de pouvoir, ça peut donner des dérapages et des dérives", analyse Marlène Schiappa dans Restons poli(tique)s. La secrétaire d'Etat assure qu'il faut lutter contre le harcèlement également au sein des formations politiques.

"Lutter contre le harcèlement sexuel, ça commence par regarder où il se trouve. C'est pour ça que j'ai créé un protocole de lutte contre le harcèlement sexuel au sein de la République en marche. Dire : chez moi il n'y en a pas, tout le monde est gentil, c'est inopérant". Marlène Schiappa est lucide : des comportements inappropriés d'hommes envers des femmes, on en trouve dans tous les milieux professionnels. La secrétaire d'Etat, première invitée ce jeudi de Restons poli(tique)s (l'émission de Linternaute.com et de L'Obs), estime que le monde politique n'est pas épargné, au contraire. "En politique vous êtes dans une forme de séduction permanente. L'alliance entre enjeu de séduction enjeu de pouvoir, ça peut donner des dérapages et des dérives", dit-elle encore (voir vidéo en tête d'article).

Affaires Darmanin et Hulot : "Si ces femmes portent plainte, tant mieux !"

Marlène Schiappa martèle que les deux ministres ciblés par des plaintes de femmes doivent avant tout bénéficier de la présomption d'innocence. La tête de l'exécutif défend sans ambages les deux membres du gouvernement concernés - Nicolas Hulot et Gérald Darmanin -, ce qui laisse en suspens un certain nombre de questions : la parole des ministres compte-t-elle plus que la parole des femmes ? Part-on du principe que les femmes qui ont déposé plainte mentent ? "A aucun moment vous m'avez entendu dire 'ces femmes-là mentent'. Il y a une présomption d'innocence aussi quand le ministre (Gérald Darmanin, ndlr) accuse cette femme de diffamation", répond la secrétaire d'Etat. Marlène Schiappa va même plus loin, élargissement son propos - sans le nommer explicitement -, à Nicolas Hulot : "Si ces femmes portent plaintes, mais tant mieux ! Si à un moment une femme s'est sentie mal à l'aise et a eu le sentiment de se sentir obligée d'avoir un rapport sexuel, qu'elle porte plainte et qu'elle s'en remette à la justice, tant mieux. Il faut que la justice passe, en dehors des tribunaux médiatiques, et ça concerne absolument tout le monde", dit-elle.