Résultat de Manon Aubry aux européennes : petit flop pour Mélenchon
[Mis à jour le 26 mai 2019 à 23h15] Bilan difficile pour La France Insoumise. Si le parti de Jean-Luc Mélenchon est parvenu à obtenir assez de voix pour envoyer 6 députés au Parlement européen selon les premières projections, l'enthousiasme né de la dernière campagne présidentielle n'a pas été confirmé. La tête de liste, Manon Aubry, bien que jeune et incarnant un certain renouveau, n'a pas suscité le même engouement chez les Insoumis. Et pourtant, cette ancienne du milieu associatif se montrait encore confiante dimanche dernier. "Nous pouvons être à 12 %, 14 % ou 15 % !", annonçait-elle le 19 mai. Les résultats des européennes ne sont pas aussi favorables : 6,2% selon les premiers résultats. En dessous des 10%, les observateurs politiques estimaient que les ambitions de Jean-Luc Mélenchon seraient bel et bien contrariées.
Qui est Manon Aubry, la jeune tête de liste de La France Insoumise ?
Manon Aubry est âgée de 29 ans et est d'origine corse par sa mère. Elle a grandi dans le Var. Avant d'être investie tête de liste de la France insoumise pour les élections européennes 2019, Manon Aubry était porte-parole de l'ONG Oxfam et donnait des cours sur les droits de l'Homme à Sciences-Po Paris. Cette jeune femme de 29 ans s'est fait connaître dans les milieux militants de gauche pour son engagement - notamment au sein d'Oxfam - contre l'augmentation des inégalités et pour son travail sur les paradis fiscaux.
Dans le portrait que lui consacre La France Insoumise, Manon Aubry revendique cette spécificité. Elle dit souhaiter que cette thématique s'installe dans le débat public. "Dans le prolongement de mon engagement de ces dernières années, le premier combat que je souhaite mener est celui de la lutte contre l'évasion fiscale. Après la succession de scandales d'évasion fiscale en Europe, qu'a fait l'Union européenne ?", s'interroge-t-elle, tout en assumant sa reconversion en politique : "Après avoir passé mes quatre dernières années à traquer ceux qui ne paient pas leurs impôts et alerté sur l'explosion des inégalités, c'est avec grand honneur que je rejoins La France insoumise pour prolonger mon engagement, avec le souhait de pouvoir accéder à un rôle différent qui complète celui, essentiel, de la société civile", assure-t-elle.
Pendant la campagne, les questions sur sa filiale n'ont pas manqué. A Lille, sur les terres socialistes mais aussi terres de "luttes populaires", Manon Aubry a conclu son intervention sur ce sujet : "Et non je ne suis pas la fille de Martine Aubry !" La mère de Manon Aubry n'a pourtant rien à voir avec la maire de Lille, si ce n'est sans doute une vague proximité de gauche. La mère de Manon Aubry s'appelle Catherine et est engagée au Parti de gauche depuis 2015. Elle a été candidate FI aux législatives de 2017 avant que sa fille ne prenne la tête de la liste aux européennes. Une liste dont cette ancienne journaliste fait elle-même partie. "J'ai proposé de me retirer lorsque Manon a pris la tête de la liste", explique la militante de 63 ans dans Paris Match. "Mais comme je ne suis pas en position éligible...". Il faut dire que Catherine Aubry aurait eu du mal à lâcher ce combat, elle qui lance aussi à l'hebdomadaire: "La politique, c'est la voie pour changer le monde".
Un lendemain difficile pour La France Insoumise ?
Ces élections européennes 2019 risquent de peser lourd pour La France insoumise avec la confirmation des sondages publiés avant le scrutin. Pire, LFI termine derrière les Verts d'EELV, un coup dur pour Jean-Luc Mélenchon et un dur retour à la réalité pour celui qui espérait devenir président de la République, puis principal opposant à Emmanuel Macron une fois ce dernier élu. Dans ce rôle de personnalité en mesure d'incarner une alternance, c'est Marine Le Pen qui semble s'être imposée. La campagne pour ce scrutin européen n'a pas été, il faut le dire, de nature à remobiliser l'électorat mélenchoniste.