Ministre de la Justice : Dupond-Moretti reconduit au ministère contre toute attente

Ministre de la Justice : Dupond-Moretti reconduit au ministère contre toute attente MINISTRE JUSTICE. Sa reconduction au gouvernement semblait inenvisageable pourtant Éric Dupond-Moretti reste ministre de la Justice pour le prochain quinquennat d'Emmanuel Macron.

[Mis à jour le 20 mai 2022 à 16h41] Ministre de la Justice depuis un peu moins de deux ans, Éric Dupond-Moretti aimerait prolonger son séjour sur la place Vendôme et il voit son vœux exaucé. Le secrétaire général de l'Elysée a confirmé la reconduction du ministre dans le nouveau gouvernement ce vendredi 20 mai. C'est là une des surprises du remaniement puisqu'à en croire les rumeurs le remerciement de ténor du barreau était le scénario le plus probable, notamment compte tenu de ses relations conflictuelles et hostiles avec des instances juridiques mais surtout des accusations pour conflit ou prise illégale d'intérêt.

Éric Dupond-Moretti reste ministre de la Justice

Éric Dupond-Moretti se plait à la tête du ministère de la Justice et son mandat de garde des Sceaux, débuté en juillet 2020 est prolongé de quelques années. Ce n'est pourtant pas que ce laissaient entrevoir les rumeurs sur le remaniement unanimes sur le départ du ministre du gouvernement. Eric Dupond-Moretti lui-même aurait eu vent de la nouvelle et fait du "forcing auprès de l'Elysée selon les indiscrétions de l'Obs. Les manoeuvres auprès du chef de l'Etat auraient-elles convaincu ? Possible. Ce n'est en tout pas pas un manque de candidats potentiels qui explique la reconduction du garde des Sceaux car plusieurs noms ont été évoqués pour prendre la succession de l'avocat chevronné à la tête du ministère. Eric Dupond-Morretti a finalement eu raison du casting.

Qui était en course pour devenir ministre de la Justice ?

C'est un retournement de situation inattendu, malgré toutes les raisons qui faisaient croire à un départ d'Eric Dupond-Moretti du gouvernement, l'avocat conserve son poste de ministre de la Justice. Plusieurs patronymes ont pourtant été évoqués pour le remplacer mais aucun ne devrait s'installer sur la place Vendôme. L'option la plus récurrente d'après l'Obs était celle de Rémy Heitz, le procureur général de la cour d'appel de Paris. Le magistrat a gravi les échelons et semble avoir les faveurs du chef de l'Etat qui aurait pousser sa nomination en tant que procureur de la République de Paris en 2018 au profit d'autres candidats plébiscités par la ministre de la Justice de l'époque, Nicole Belloubet. Rémy Heitz n'est pas totalement inconnu au ministère de la Justice puisqu'il a travaillé dans ses cabinets en intégrant en 1992 et en 2017 la direction des affaires criminelles et des grâces (DACG). Le magistrat a d'autres expériences ministérielles au compteur : il a été chef de cabinet pour le ministre délégué aux relations avec l'Assemblée nationale en 1994 mais aussi conseiller technique pour la justice et délégué interministériel à la sécurité routière auprès du Premier ministre entre 2002 et 2006.

Selon les premières fuites et une liste officieuse du remaniement le nom de Yaël Braun Pivet pour la Justice était aussi mentionné. L'avocate spécialisée en droit pénal et militante est aussi députée de la 5ème circonscription des Yvelines depuis 2017. Ancienne du Parti socialiste, elle fait partie de la gauche qui a rejoint La République en Marche d'Emmanuel Macron. Aussi, nommée Yaël Braun Pivet aurait été un léger signe envoyé à l'électorat de gauche pour ce nouveau quinquennat.

Catherine Vautrin était également en lice pour hériter du ministère de la Justice, après avoir été une des grandes favorites pour le poste de Premier ministre. Prévenue de la nomination d'Elisabeth Borne à la tête du gouvernement quelques heures avant l'officialisation, l'ancienne ministre aurait pu finalement figurer à la direction d'un grand ministère selon le JDD tandis que Le Point avançait les hypothèses de la Justice et de la Santé. Fin avril, au lendemain de la réélection d'Emmanuel Macron, la nomination de Bertrand Delanoë, ancien maire socialiste de Paris, en tant que ministre de la Justice était également envisagée dans les colonnes de l'Obs.

Fonctions, équipes, adresse... Quel est le rôle du ministre de la Justice ?

Le garde des Sceaux, ministre de la Justice et à la fois le garant et le gestionnaire du système judiciaire français. Depuis son ministère aussi appelé la "Chancellerie", situé sur la place Vendôme, le garde des Sceaux assure deux missions essentielles : l'administration de la Justice pour laquelle il assure la gestion des différentes juridictions et des nombreux services et la préparation des textes juridiques, notamment les projets de loi et de règlements dans les domaines juridiques. En grand patron de la Justice, son rôle est aussi de mettre en place les politiques publiques qui régissent et sont censées améliorer le système judicaire. En plus des professionnels qui travaillent au ou pour le ministère de la Justice, le garde des Sceaux doit aussi prendre en charge toutes les personnes confiées à l'autorité judiciaire.

Pour couvrir toutes les juridictions et les services de la Justice, le ministère a divisé et réparti ses compétences en cinq directions toutes dédiées à un champ d'action. Un secrétariat général central chapeaute le tout et assure des missions transversales comme l'accès à la Justice ou l'aide aux victimes. Le ministre de la Justice a donc sous ses ordre cinq départements : la direction des affaires civiles et du sceau (DACS) pour le droit civil et commercial mais aussi public et constitutionnel, elle règlemente aussi les professions judiciaires et juridiques ; la direction des affaires criminelles et des grâces (DACG) pour le pénal et les examens des recours en grâce ; la direction des services judiciaires (DSJ) assure le fonctionnement  et les conditions de travail dans les cours et les tribunaux ; la direction de l'administration pénitentiaire (DAP) pour l'exécution des peines et à la réinsertion ; la direction de la protection judiciaire de la jeunesse (DPJJ), responsable des politiques de protection pour les mineurs, leur prise en charge et leur insertion sociale, scolaire et professionnelle.

Qui sont les précédents ministres de la Justice ?

Le ministère de la Justice, ainsi nommé depuis 1790, est l'administrateur de la justice française. Des centaines de personnalités y ont défilé pour revêtir le rôle de garde des Sceaux, dont trois pendant le premier quinquennat d'Emmanuel Macron : François Bayrou, Nicole Belloubet et Éric Dupond-Moretti. Qui était les anciens ministres de la Justice ?

  • Jacque Toubon (18 mai 1995 - 2 juin 1997)
  • Elisabeth Guigou (4 juin 1997 - 18 octobre 2000)
  • Marylise Lebranchu (18 octobre 2000 -  6 mai 2022)
  • Dominique Perben (7 mai 2002 - 31 mai 2005)
  • Pascal Clément (2 juin 2005 - 15 mai 2007)
  • Rachida Dati (18 mai 2007 - 23 juin 2009)
  • Michèle Alliot-Marie (23 juin 2009 - 13 novembre 201)
  • Michel Mercier (14 novembre 2010 - 10 mai 2012)
  • Christiane Taubira (16 mai 2012 - 27 janvier 2016)
  • Jean-Jacques Urvoas (27 janvier 2016 - 17 mai 2017)
  • François Bayrou (17 mai 2017 - 21 juin 2017)
  • Nicole Belloubet (21 juin 2017 - 6 juillet 2020)
  • Éric Dupond-Moretti (6 juillet 2020 - aujourd'hui)