Rencontre de Saint-Denis : le grand rendez-vous de Macron boudé par ses invités
Après une première rencontre à la fin du mois d'août, Emmanuel Macron a convié les chefs de partis pour la seconde édition des rencontres de Saint-Denis, vendredi 17 novembre. Très peu de partis se sont rendus à ce rendez-vous, malgré son objectif de fédération. L'invitation précise en effet que ces rencontres ont pour but de "dépasser les clivages dans l'intérêt du pays". L'évolution du périmètre de référendum et l'inscription du droit à l'interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution ont été les deux sujets phares des discussions. Le projet de loi sera présenté, le 13 décembre, en Conseil des ministres avant de potentiellement passer par le Parlement en mars pour entériner son adoption.
Concernant la question du référendum sur l'immigration, idée portée par le chef des Républicains Éric Ciotti, aucun consensus n'a été trouvé. "Je sors avec une grosse satisfaction, une satisfaction immense, il n'y aura pas de référendum sur l'immigration", s'est exclamée Marine Tondelier (EELV). Seul le chef du Rassemblement national Jordan Bardella portait l'idée ce vendredi, Éric Ciotti ayant décidé de ne pas se rendre aux rencontres, relève la cheffe d'EELV. "Un consensus s'est dégagé autour de la table sur le fait qu'il paraissait compliqué d'élargir la possibilité de tenir des référendums sur des sujets sociétaux tels que l'immigration", a ajouté Fabien Roussel du Parti communiste. Jordan Bardella a quant à lui déploré que "l'ensemble des formations politiques ne souhaitent pas ce référendum sur l'immigration car il donnerait raison au RN".
Contrairement à la précédente réunion du 30 août où tous les partis avaient répondu présents, cette fois-ci, trois d'entre eux ont décliné l'invitation du chef de l'Etat. En plus d'Éric Ciotti des Républicains, Manuel Bompard de La France Insoumise et Olivier Faure du Parti Socialiste ont répondu absents. Tous ont expliqué la raison de leur refus. Pour la France insoumise, Emmanuel Bompard s'est exprimé dans un communiqué publié le 7 novembre dernier où il a condamné ces "exercices monarchiques visant à contourner le débat organisé dans ses formes constitutionnelles". Chez les socialistes, Olivier Faure a dénoncé une "mise en scène" dans un communiqué publié ce jeudi 16 novembre.
Les deuxièmes et dernières rencontres de Saint-Denis ?
Cette édition se déroulait donc entre Emmanuel Macron et Marine Tondelier d'Europe Ecologie Les Verts (EELV), Fabien Roussel du Parti communiste, Jordan Bardella du Rassemblement National, Hervé Marseille de l'Union des démocrates et indépendants (UDI) et Guillaume Lacroix du Parti radical de gauche (PRG). Stéphane Séjourné de Renaissance, Edouard Philippe d'Horizons, François Bayrou du MoDem et Laurent Hénart du Parti radical étaient également présents. Le chef de l'État a quant à lui dénoncé les désistements comme "une faute politique majeure", mercredi 15 novembre, depuis la Suisse où il se trouvait en déplacement.
Alors que le président compte soumettre sa proposition de faciliter l'organisation du référendum d'initiative partagé (RIP) tant que celui-ci ne porte pas sur un texte débattu au Parlement, l'absence de certains affaiblit la démarche du chef de l'Etat d'établir une cohésion entre partis politiques et l'idée d'arriver à des résultats communs semble s'éloigner.
Déjà lors de la précédente édition, les résultats obtenus avaient été jugés très peu satisfaisants : aucune mesure n'avait vu le jour, si ce n'est une conférence sociale sur les bas salaires, qui avait alors très peu convaincue les politiques. Des éléments qui remettent en question l'utilité d'un tel rendez-vous alors qu'une partie de la classe politique manque à l'appel pour cette deuxième réunion.