Remaniement : Macron contraint de temporiser, un calendrier évoqué

Remaniement : Macron contraint de temporiser, un calendrier évoqué Après une fin d'année mouvementée pour Emmanuel Macron et son gouvernement, un remaniement au début de l'année 2024 pourrait avoir lieu afin de relancer un exécutif fracturé.

Pressé de tourner la page de la loi sur l'immigration, Emmanuel Macron a promis  un "nouveau cap" pour 2024. Le président a entamé une opération délicate pour reprendre la main après l'adoption dans la douleur de ce texte, nettement durci par la droite au Parlement et voté par l'extrême droite. Une loi qui a fracturé le camp présidentiel (59 députés lui ont fait défaut), mais aussi le gouvernement : le ministre de la Santé Aurélien Rousseau a démissionné et d'autres ont manifesté leur malaise. La ministre de l'Enseignement supérieur Sylvie Retailleau s'est vue refuser sa démission par l'Élysée et Matignon.

La perspective d'un remaniement agite le gouvernement d'Emmanuel Macron. "On a tous intégré qu'en janvier, ça risque de secouer fort. Alors on n'a pas intérêt à trop s'éloigner pendant les fêtes", estime un ministre selon Le Parisien. Une hypothèse souhaitée par des cadres de la majorité en privé.  "On voit bien que tout le monde est à bout de souffle. Et ce n'est pas lié qu'au contexte de majorité relative. Le président doit renouveler ", confie un conseiller officieux d'Emmanuel Macron.

Mais les demandes d'un renouvellement se font également en public à l'image de l'entretien de François Bayrou au Journal du dimanche. Cet allié de la première heure du chef de l'Etat a plaidé en faveur d'un "renouvellement". "Une nouvelle page s'ouvre. Il faut un élan nouveau", a estimé le président du MoDem. 

Quel calendrier pour le remaniement ?

La traditionnelle allocution du 31 décembre devrait être l'occasion de donner les grandes lignes de l'année 2024, mais aucune annonce d'envergure n'est attendue. Emmanuel Macron a déjà dit qu'il voulait proposer à la France de nouveaux défis et un nouveau cap. Si aucune date n'a encore été annoncée quant à ce remaniement, la date du 17 janvier pourrait être un tournant. Le ministre du Travail, Olivier Dussopt prendra connaissance du jugement dans le cadre de son procès pour "favoritisme ". En cas de condamnation, il devra démissionner, comme le veut l'usage. Ce qui pourrait impliquer un jeu de chaise musicale au sein du gouvernement.

Reste à connaître le sort des "dissidents" au sein du gouvernement après l'adoption de la loi immigration. Clément Beaune (Transports), Patrice Vergriete (Logement) et Sylvie Retailleau (Enseignement supérieur) se disent gênés par le texte.